Les régimes de retraite à prestations déterminées canadiens connaissent une légère amélioration, les gains du marché compensant les baisses des taux d’intérêt : Mercer 

Montréal, le 1er octobre 2024

Dans un contexte de volatilité des marchés, la santé financière des régimes de retraite canadiens à prestations déterminées (PD) s’est quelque peu améliorée au troisième trimestre de 2024, selon le dernier indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite. Le degré de solvabilité médian des régimes de retraite à prestations déterminées (PD) figurant dans la base de données des régimes de retraite de Mercer est passé de 121 %1 le 28 juin 2024 à 122 % le 30 septembre 2024. Le degré de solvabilité est l’une des mesures de la santé financière d’un régime de retraite.

Tout au long du troisième trimestre, les rendements positifs enregistrés par de nombreux régimes dans la plupart des catégories d’actifs ont été atténués par la hausse des passifs des régimes PD en raison de la baisse des taux d’intérêt, ce qui s’est traduit par une légère augmentation des degrés de solvabilité. Les régimes PD qui ont eu recours au levier avec les titres à revenu fixe peuvent avoir enregistré des degrés de solvabilité stables ou meilleurs au cours du trimestre.

En outre, le nombre de régimes dont le degré de solvabilité était supérieur à 100 % à la fin du troisième trimestre est supérieur à celui de la fin du deuxième trimestre.

« Les résultats du trimestre mettent en évidence la volatilité à laquelle sont confrontés les régimes de retraite canadiens à prestations déterminées », déclare F. Hubert Tremblay, membre du partenariat de Mercer Canada. « Bien que le rendement solide des actifs soit encourageant, la baisse des taux d’intérêt et la hausse subséquente des passifs démontrent la nécessité de faire preuve de vigilance en matière de gestion des risques. »

Le 24 juillet, la Banque du Canada a réduit le taux de financement à un jour, le faisant passer de 4,75 % à 4,50 %, et le 4 septembre, elle a encore réduit ce taux à 4,25 %2. Le 17 septembre, Statistique Canada a rapporté que l’inflation, qui se situait à 2,9 % en mai, avait atteint en août la cible de 2,0 % fixée par la Banque du Canada3. La volatilité devrait se poursuivre. Les taux d’intérêt sur de nombreuses obligations canadiennes à plus long terme ont également diminué au cours du trimestre, les taux d’intérêt des obligations de plus courte maturité ayant baissé davantage que ceux des obligations de maturité plus longue. Compte tenu de la nature à long terme des régimes de retraite PD, les parties prenantes auront tout intérêt à surveiller de près l’évolution des taux à long terme des obligations canadiennes, en ne perdant pas de vue les données sur l’inflation.

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Une nouvelle ligne directrice de l’ACOR met en évidence l’importance d’une gestion proactive des risques

La publication en septembre de la Ligne directrice sur la gestion des risques à l’intention des administrateurs de régimes (Ligne directrice no 10)4 de l’Association canadienne des organismes de contrôle des régimes de retraite arrive à point nommé compte tenu du contexte actuel. La ligne directrice souligne l’importance de cerner, d’évaluer et de gérer activement les risques importants, notamment ceux liés à la gouvernance, à la gestion, aux placements, au financement et à la suffisance des prestations. 

Pour gérer efficacement les risques auxquels les régimes de retraite PD sont exposés, il est nécessaire d’effectuer un suivi de la santé financière globale d’un régime. Cette approche permet aux promoteurs de repérer les occasions d’atténuer les risques, que ce soit en conservant ou en transférant (par exemple, par la souscription de rentes) les risques associés à un régime de retraite. Dans le cas des régimes PD qui présentent un excédent, le suivi de l’évolution de la capitalisation des régimes permettrait de mieux comprendre les répercussions de l’utilisation de l’excédent pour des congés de cotisations, une bonification des prestations ou une constitution de réserves dans le but de faire face à de futures situations défavorables.

« La publication de la Ligne directrice no 10 renforce les attentes des organismes de réglementation canadiens en matière de gestion des risques pour les gestionnaires de régimes, ajoute F. Hubert Tremblay. Un cadre complet de gestion des risques est essentiel pour faire face aux fluctuations du marché, comme on l’a vu récemment au troisième trimestre, et pour protéger les intérêts à long terme des participants des régimes. »

De plus, bien que l’indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite concerne la santé financière globale des régimes de retraite canadiens à prestations déterminées, il convient de mentionner que les participants à des régimes de capitalisation au Canada ont probablement bénéficié d’un rendement global positif de leurs actifs au cours du troisième trimestre. En outre, parallèlement à la publication de la ligne directrice n° 10, l’ACOR a publié une mise à jour de la ligne directrice n° 3 – Lignes directrices pour les régimes de capitalisation5. Le secteur des services financiers a connu d’importants changements au cours des 20 dernières années. La version actualisée de la Ligne directrice no 3 reflète la vision des organismes de réglementation quant aux responsabilités des promoteurs de régimes de capitalisation, des administrateurs de régime et des fournisseurs de services. Il clarifie également les attentes concernant les renseignements à communiquer aux participants et la documentation transparente d’un cadre de gouvernance. Les promoteurs et les administrateurs de régimes de capitalisation devraient prendre connaissance de la nouvelle ligne directrice et déterminer la meilleure façon de la mettre en œuvre.

Du point de vue des placements

Un portefeuille équilibré type d’un régime de retraite aurait produit un rendement de 6,2 % au troisième trimestre. 

Les six premières semaines du trimestre ont été marquées par une stagnation empreinte de prudence, les craintes d’une récession aux États-Unis, le déclin du marché asiatique et l’escalade des tensions au Moyen-Orient ayant pesé sur la confiance des investisseurs. Toutefois, en septembre, un changement de l’état du marché s’est produit, ce qui a donné lieu à un nouveau trimestre remarquablement solide pour les marchés des actions et des titres à revenu fixe.

Les marchés mondiaux des actions et des titres à revenu fixe ont affiché des rendements positifs au cours du troisième trimestre, les principales banques centrales ayant réduit leurs taux d’intérêt en réponse au ralentissement de l’inflation et à la faiblesse de l’économie. Les bénéfices élevés des entreprises et la croissance robuste des revenus ont nourri l’optimisme des investisseurs. Malgré des résultats modestes au troisième trimestre, le secteur des technologies de l’information a maintenu son rendement exceptionnel depuis le début de l’année et sur un an. Le secteur des technologies de l’information de l’indice MSCI Monde a dégagé un rendement de 30,3 % depuis le début de l’année et un rendement impressionnant de 49,4 % sur un an. Les noms associés à l’IA (NVIDIA, Meta, Tesla, etc.) ont continué à stimuler les rendements, ce qui a accru encore davantage la concentration au sein des indices, mettant en évidence l’importance d’une gestion active des portefeuilles. « L’IA est sur le point de révolutionner tous les secteurs, et si la gestion passive peut tirer parti de la tendance, la gestion active par des personnes qualifiées excelle à repérer les gagnants et les perdants, permettant ainsi aux portefeuilles des clients de générer de l’alpha. » Au cours du trimestre, la baisse des taux a stimulé les rendements des titres à revenu fixe qui se comparent à ceux des principaux indices boursiers. La courbe des taux s’est normalisée, reflétant les attentes du marché quant à de nouvelles baisses de taux en 2024 et en 2025. Les actifs réels ont eux aussi affiché de bons résultats, bénéficiant de leur sensibilité aux taux d’intérêt. 

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Dans l’ensemble, les marchés boursiers se sont bien comportés, les actions canadiennes étant les plus performantes. La volatilité a grimpé en flèche au mois d’août, des données inférieures aux prévisions ayant suscité des craintes de récession aux États-Unis et un repli général des achats d’obligations sur fonds empruntés à court terme en yen japonais. Les inquiétudes se sont rapidement apaisées lorsque la Banque du Japon a rassuré les marchés quant à son engagement en faveur de la stabilité financière et que les États-Unis ont montré la force de leur économie et la possibilité d’un scénario d’atterrissage en douceur. Les entreprises américaines ont enregistré une solide croissance de leurs bénéfices, les attentes étant que l’indice S&P 500 devrait afficher son taux de croissance sur un an le plus élevé depuis le quatrième trimestre de 2021. Le marché du travail américain a montré des signes de retour à la normale, le chômage augmentant progressivement, tandis que la croissance robuste des revenus devrait contribuer à soutenir la consommation après l’épuisement de l’épargne liée à la pandémie. La réduction de 50 points de base des taux d’intérêt par la Réserve fédérale en septembre a eu d’importantes répercussions positives sur les marchés. Les indices Dow et S&P 500 ont tous deux atteint de nouveaux records, alors que l’indice NASDAQ Composite a lui aussi connu une forte hausse. À l’approche de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, la volatilité des marchés reste élevée. La campagne électorale a été marquée par une série d’événements remarquables, notamment des tentatives d’assassinat, des débats importants et l’annonce surprenante du président Biden voulant qu’il ne se présente pas pour une réélection. Pour protéger les investisseurs d’une volatilité accrue des marchés, il est important d’évaluer toutes les catégories d’actifs dans le contexte plus large du portefeuille. Un portefeuille bien diversifié est en mesure de tirer parti des reprises du marché et de fournir une protection en cas de repli. C’est là que le rôle crucial des catégories d’actifs non traditionnelles entre en jeu. « Aujourd’hui, la dette privée reste l’un des domaines qui connaissent la plus forte croissance sur les marchés privés et devient un élément de plus en plus important dans les portefeuilles des clients. »

Le rendement des actions internationales a surpassé celui des actions américaines au cours du trimestre, notamment grâce à un dollar américain plus faible et à l’atténuation de l’incertitude politique à la suite des élections tenues en Europe et au Royaume-Uni. Les conditions économiques dans la zone euro ont été moins bonnes en raison de la faiblesse des données manufacturières et du ralentissement des exportations, en particulier vers la Chine. Au Royaume-Uni, les données relatives à l’indice des directeurs d’achats du secteur de la fabrication (PMI) laissent présager une forte dynamique et un marché du travail robuste qui pourraient conduire à un ralentissement des réductions de taux d’intérêt par la Banque d’Angleterre.

Les taux ont baissé sur l’ensemble de la courbe, les marchés anticipant un assouplissement de la politique monétaire. De nouvelles baisses des taux d’intérêt sont attendues, car les pressions inflationnistes tendent à diminuer dans les marchés développés (par exemple, au Japon). Par conséquent, les marchés des titres à revenu fixe ont affiché de solides rendements. Au Canada, les obligations à long terme ont généré les meilleurs rendements, tandis que ceux de la portion à court terme de la courbe ont connu la plus forte baisse des taux. Les écarts de taux sont restés serrés et n’ont guère évolué au cours du trimestre. Tout au long du troisième trimestre, le dollar canadien s’est apprécié par rapport au dollar américain, mais s’est déprécié par rapport aux autres grandes devises, notamment la livre sterling et l’euro.

Les banques centrales ont réduit leurs taux d’intérêt tout au long du trimestre, la Réserve fédérale, la Banque du Canada, la Banque d’Angleterre et la Banque centrale européenne ayant toutes annoncé des baisses. La Réserve fédérale a surpris les marchés en septembre avec une réduction de 50 points de base, signalant le début d’un cycle d’assouplissement. La Banque d’Angleterre et les banques centrales européennes ont chacune réduit leurs taux à deux reprises en réponse à la faiblesse de la conjoncture économique, tandis que la Banque du Canada a pris les devants par rapport à ses homologues des marchés développés en procédant à une troisième réduction de taux en septembre. Ces réductions des taux d’intérêt ont suscité l’optimisme des investisseurs, mais les banques centrales demeurent prudentes en raison du ralentissement de la croissance économique. Elles soulignent la nécessité de disposer de données économiques continues pour étayer chaque décision.

À l’échelle mondiale, les matières premières ont connu des rendements négatifs au cours du trimestre, en raison de la baisse des cours du pétrole, tandis que l’or a généré des rendements positifs. Les actifs réels ont produit un rendement supérieur à celui des actions en raison de leur sensibilité à la baisse des taux d’intérêt.

Le marché canadien des actions a connu un rebond marqué au troisième trimestre, surpassant ses homologues américains et internationaux au cours de la période. Plusieurs facteurs clés ont contribué à ce résultat, notamment la décision de la Banque du Canada d’assouplir sa politique monétaire et les solides bénéfices des entreprises. Tous les secteurs ont affiché des rendements positifs, l’immobilier, les services financiers et les services publics en tête, bénéficiant des prévisions de baisse des taux d’intérêt dans les secteurs à forte intensité de capital. Les réductions de taux ont eu un effet moins important que prévu sur le marché immobilier, car l’émission de nouveaux prêts hypothécaires a ralenti, ce qui a renforcé la confiance dans l’assouplissement de la politique monétaire. Bien que l’annonce récente d’Ottawa d’augmenter le plafond de l’assurance hypothécaire et d’allonger les périodes d’amortissement constitue une étape importante, il est important de prendre des mesures supplémentaires pour remédier à la pénurie de logements. Par conséquent, cette annonce n’a eu que peu d’incidence sur le rendement du secteur.

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L’indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite suit le degré de solvabilité médian des régimes de retraite qui figurent dans la base de données des régimes de retraite de Mercer, soit une base de données qui comprend des renseignements financiers, démographiques et autres sur les régimes de retraite des clients de Mercer au Canada. La base de données contient des renseignements sur près de 450 régimes de retraite au Canada, dans tous les secteurs d’activité, notamment les secteurs public, privé et celui des organismes sans but lucratif. Les renseignements sur chaque régime de retraite figurant dans la base de données sont mis à jour chaque fois qu’une nouvelle évaluation actuarielle de la capitalisation est effectuée au titre du régime. 

Des prévisions de la situation financière de chaque régime sont établies en fonction de sa plus récente date d’évaluation, ce qui reflète l’accumulation estimative des prestations par les participants actifs, les paiements estimatifs de prestations aux retraités et aux bénéficiaires, une provision pour intérêts, une estimation de l’incidence des changements de taux d’intérêt, des estimations des cotisations de l’employeur et de l’employé (le cas échéant) et des rendements prévus des placements en fonction de la composition des placements visée, en présumant que la composition cible pour chaque régime demeure la même au cours de la période de projection. Les rendements des placements utilisés dans les projections sont fondés sur les rendements indiciels des catégories d’actif spécifiées comme catégories d’actif cibles des régimes individuels (ou qui s’en rapprochent étroitement).

1 La méthodologie a été affinée, ce qui a permis d’actualiser les résultats pour 2024 divulgués précédemment.

2 Banque du Canada, 2024

3 Statistique Canada, 2024

4 Ligne directrice n° 10 - Ligne directrice sur la gestion des risques à l’intention des administrateurs de régimes, en date du 9 septembre 2024, https://www.capsa-acor.org/Documents/View/2101

5 Ligne directrice n° 3 - Ligne directrice pour les régimes de capitalisation, en date du 9 septembre 2024, https://www.capsa-acor.org/Documents/View/2099.

À propos de Mercer

Mercer, une société de Marsh McLennan (NYSE : MMC), est un chef de file mondial qui aide ses clients à atteindre leurs objectifs d’investissement, à façonner l’avenir du travail et à améliorer la santé et la retraite de leurs employés. Marsh McLennan est un chef de file mondial en services professionnels dans les domaines du risque, de la stratégie et du capital humain, et conseille des clients dans 130 pays dans quatre entreprises : MarshGuy CarpenterMercer et Oliver Wyman. Avec des revenus annuels de 23 milliards de dollars et plus de 85 000 collègues, Marsh McLennan aide à bâtir la confiance pour prospérer grâce au pouvoir de la perspective. Pour en savoir plus, visitez mercer.com ou suivez nous sur LinkedIn et X.

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