Réponse de Mercer : Budget fédéral de 2024 

Le gouvernement fédéral a présenté le 16 avril 2024 son budget intitulé « Une chance équitable pour chaque génération ».

La prise en compte par le gouvernement fédéral des enjeux intergénérationnels ne devrait pas surprendre les chefs d’entreprise canadiens qui composent également avec les multiples générations qui se distinguent entre elles par leurs attentes professionnelles, leurs besoins en matière de santé, leur adoption de l’intelligence artificielle (IA), leurs préoccupations envers la santé financière et leur préparation à la retraite. La contribution du gouvernement à l’amélioration du bien-être des Canadiens est fort bien accueillie, mais les détails sont importants, car lorsque le gouvernement investit, cela a une incidence sur votre entreprise.

Un pas en avant vers le régime d’assurance-médicaments, mais beaucoup reste à faire

Le budget 2024 apporte peu de renseignements supplémentaires sur l’initiative pour le régime d’assurance-médicaments, si ce n’est que le gouvernement reste déterminé à améliorer les régimes provinciaux et territoriaux actuels, et non pas à s’y substituer Bien que le budget 2024 prenne des mesures pour instaurer le système à payeur unique promis (avec un financement de 1,5 milliard de dollars sur cinq ans pour mettre en œuvre la première phase), de nombreuses étapes restent à franchir : l’Agence canadienne des médicaments doit être mise en place, une liste de médicaments nationale doit être élaborée (avec un sous-ensemble comprenant les médicaments antidiabétiques et contraceptifs couverts dès le lancement), des négociations avec les provinces et les territoires doivent être menées, et un financement bien plus élevé doit être garanti. Par ailleurs, les questions portant sur l’intégration du régime d’assurance-médicaments national proposé au sein des régimes privés restent en suspens.

Soutien à l’inclusion et au bien-être

Le gouvernement fédéral continue, comme il le faisait dans les budgets précédents, à œuvrer pour la diversité et l’inclusion en soutenant des initiatives pour la santé des femmes et les personnes soignantes, et en apportant davantage de soutien en matière de santé mentale aux jeunes, aux personnes handicapées et aux peuples autochtones. Mercer se félicite de cette orientation, car nos études montrent que de nombreux Canadiens cherchent un soutien accru de la part de leurs gouvernements et de leurs employeurs.

Les employeurs canadiens doivent prêter attention aux engagements pris dans le cadre de ce budget visant à répondre aux besoins individuels en matière de santé et de bien-être, et à investir eux aussi dans ce sens, car ces objectifs reflètent l’opinion des Canadiens. À court et à moyen terme, les employeurs devraient envisager d’investir dans leurs propres régimes d’assurances, comme le fait le gouvernement, afin de réduire les risques liés à la santé et soutenir la santé et la productivité des employés. Les systèmes sociaux actuels présentent encore des lacunes, et il reste encore beaucoup à faire pour instaurer un régime public d’assurance-médicaments

Les outils et les compétences de demain

Le retard du Canada en matière de productivité fait l’objet de nombreux commentaires. Pour inverser cette tendance, le gouvernement fédéral a annoncé un financement de 2,4 milliards de dollars pour le secteur de l’IA et un soutien aux entreprises canadiennes, notamment celles en démarrage, pour accéder à la puissance de calcul et pour déployer des solutions d’IA leur permettant d’être plus efficaces.

Nous appuyons ces investissements. Les technologies de l’IA ne remplaceront pas les travailleurs humains, mais elles seront essentielles pour décupler les capacités de chaque employé et permettre de mettre en œuvre une « intelligence augmentée », plutôt qu’une intelligence artificielle. 

Mais comme nous l’avons écrit dans notre dernière enquête annuelle Tendances mondiales en talents1, la manière dont ces technologies seront mises en œuvre est importante. De nouvelles méthodes de travail sont nécessaires pour réaliser des gains de productivité, notamment une approche numérique de la prise de décision et de la mesure de la productivité, permettant aux hommes et aux machines de collaborer plutôt que d’être en concurrence.

Pour ce faire, le déploiement de technologies ne suffit pas. Cela nécessite des investissements importants dans le perfectionnement des compétences. Par ses investissements, le budget 2024 encourage l’acquisition des compétences technologiques par les jeunes afin que la future main-d’œuvre dispose des compétences nécessaires pour les emplois de demain.

Investir dans l’avenir du Canada

Le budget fédéral 2024 a repris l’annonce du gouvernement fédéral parue dans l’Énoncé économique de l’automne 2023, encourageant les caisses de retraite canadiennes à investir davantage au Canada. Cette annonce a suscité des inquiétudes dans le secteur des régimes de retraite, craignant que des restrictions sur l’investissement des actifs ne soient introduites à cet effet.  Le budget 2024 annonce la création d’un groupe de travail, présidé par Stephen Poloz et appuyé par Chrystia Freeland, qui cernera les possibilités d’investissement prioritaires des caisses de retraite dans divers domaines, notamment les infrastructures et les installations aéroportuaires. Nous espérons que ce groupe de travail apportera les précisions nécessaires à cette initiative. 

En outre, le budget contient également des mesures visant à rendre publique la répartition de l’actif des régimes de retraite sous réglementation fédérale. Cette mesure, décrite comme une mesure de transparence, permettra de savoir dans quelle mesure les caisses de retraite canadiennes ont investi dans le pays et à l’étranger.

En qualité de fiduciaire, l’administrateur d’un régime de retraite a comme seule responsabilité envers les participants du régime de veiller à ce qu’une caisse de retraite soit en mesure d’honorer ses obligations. Cela nécessite une diversification des catégories d’actifs, mais aussi en termes géographiques. Si les mesures visant à proposer aux caisses de retraite des investissements nationaux attrayants sont fort bien accueillies, celles visant à contraindre les régimes de retraite à investir au Canada en dépit de leur responsabilité fiduciaire à l’égard de leurs participants ne le sont pas.

En outre, le budget 2024 contient également des mesures techniques d’importance liées au Régime de pensions du Canada, afin d’offrir un supplément à la prestation de décès pour certaines personnes, de bonifier la prestation pour enfants et de mettre fin à l’admissibilité à la prestation de survivant à la suite d’un partage des crédits du RPC.

Le chemin à parcourir

Ce budget est riche en investissements d’ampleur, mais les entreprises canadiennes porteront surtout leur attention sur les détails. Comment le régime d’assurance-médicaments canadien s’intégrera-t-il aux régimes actuels? Comment sera-t-il déployé, et quand? Comment une entreprise peut-elle s’appuyer sur les financements pour mettre en œuvre l’IA, et comment pouvons-nous l’utiliser correctement afin d’augmenter la productivité de la main-d’œuvre? Quels investissements seront proposés aux régimes de retraite canadiens?

Le gouvernement répondra à un grand nombre de ces questions au cours de cette année et tiendra des consultations auprès des parties intéressées de l’industrie. Mercer suivra de près ces avancées afin que vous soyez les premiers informés des changements pertinents qui seront apportés.

Comme toujours, nous nous engageons à toujours vous tenir informés et à vous aider du mieux que nous le pouvons. Si vous avez des questions à propos des options qui vous sont offertes, n’hésitez pas à cliquer ici pour communiquer avec nous dès aujourd’hui. 
Rapport complet disponible en anglais seulement
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