L'avenir de l'eau est compromis, que pouvons-nous faire?
L’eau est essentielle à la vie sur terre et fondamentale pour de nombreuses chaînes d’approvisionnement et de nombreux processus de fabrication et milieux de vie. Compte tenu des risques évidents et grandissant concernant l’approvisionnement en eau, les risques d’inondation et la pollution, les investisseurs devraient évaluer leurs risques dès maintenant.
Les deux tiers de la surface de la planète sont constitués d’eau. Pourtant, l’accès à l’eau douce et potable représente une préoccupation urgente pour les gouvernements, les investisseurs et les millions de personnes qui vivent dans des régions où la rareté de l’eau est une réalité potentiellement mortelle.
Cet enjeu deviendra particulièrement évident dans le secteur des services financiers, et ce, plus tôt que l’on pourrait le penser : 69 % des entreprises cotées en bourse déclarent être exposées à des risques liés à l’eau qui pourraient entraîner une modification substantielle de leurs activités. Au fil du temps, cela aura non seulement une incidence directe sur les entreprises et les passifs d’assurance, mais aussi une incidence indirecte sur les actifs des régimes de retraite, les fonds de dotation, les compagnies d’assurance et les particuliers. Quels sont donc les éléments que les investisseurs doivent prendre en considération pour évaluer les répercussions potentielles liées à l’eau sur leurs portefeuilles et sur les placements qu’ils contiennent?
Nous abordons ici quelques-unes des principales considérations relatives à l’eau à l’heure actuelle, et les raisons pour lesquelles nous pensons que les investisseurs devraient demeurer attentifs à cet enjeu, alors qu’ils cherchent à atténuer les risques pour leurs portefeuilles et à apporter une aide précieuse à ceux qui en ont besoin.
L’eau – existe-t-il un problème?
De nombreux pays et continents ont connu de graves problèmes d’eau ces dernières années. L’été dernier, les deux tiers du Pakistan ont été submergés par des inondations. Plus de 33 millions de personnes ont été touchées, des dizaines de millions d’autres ont dû se déplacer et plus de 1 700 personnes ont perdu la vie. En septembre 2022, les inondations avaient tué huit millions d’animaux et détruit environ 90 % des récoltes du pays. Il est difficile de se remettre d’une telle catastrophe, car la culture et le bétail constituent une part essentielle de l’économie rurale et des moyens de subsistance du Pakistan. Même six mois plus tard, plus de dix millions de personnes n’avaient pas accès à de l’eau potable et plus de 20 millions avaient toujours recours à l’aide humanitaire.
Parallèlement, selon des rapports, l’Europe a connu en 2022 sa pire sécheresse en 500 ans, des tronçons du Yangtze – le plus long fleuve de Chine – ont atteint leur niveau le plus bas depuis au moins 1865, et certaines parties de l’ouest des États-Unis ont connu les pires conditions de sécheresse depuis 1 200 ans. En 2023, nous avons vu de nombreux cas de précipitations extrêmes entraînant de graves inondations et causant des décès dans le monde entier – par exemple, le Vermont a reçu deux mois de pluie en deux jours en juillet, la Corée et New York ont connu des inondations meurtrières, et la Géorgie a subi une importante coulée de boue mortelle à la suite de fortes pluies.
Pendant ce temps, une personne sur trois dans le monde (plus de deux milliards de personnes) n’a pas accès à de l’eau potable. Avec la croissance démographique et le réchauffement climatique, la demande d’un accès sûr et fiable à l’eau augmente, tout comme le risque de sécheresse dans les villes. Par exemple, Londres pourrait manquer d’eau d’ici 2050.
Les changements climatiques ne feront qu’aggraver les enjeux liés à l’eau, car les phénomènes météorologiques extrêmes font en sorte que l’eau soit plus rare, plus imprévisible et plus polluée. Cependant, l’eau peut également contribuer à la lutte contre les changements climatiques : une gestion durable de l’eau est essentielle pour renforcer la résilience de la société et des écosystèmes, et pour réduire les émissions de carbone. Chacun a un rôle à jouer – il est impératif de prendre des mesures sur le plan individuel ainsi qu’au niveau de l’entreprise et des finances.
Les investisseurs tiennent-ils compte de leur incidence sur l’eau?
L’année dernière, nous avons interrogé environ 70 investisseurs qui étaient relativement avancés dans la prise de mesures visant à réduire les changements climatiques. Des résultats intéressants ont été obtenus :
- Les investisseurs agissent : même si relativement peu de gestionnaires d’actifs ont lancé des fonds axés sur l’eau, la plupart de ceux que nous avons interrogés tiennent compte des enjeux liés à l’eau lors de la constitution des portefeuilles dans le cadre de leur modélisation sur les changements climatiques, et certains propriétaires d’actifs investissent dans des entreprises du secteur de l’eau.
- Cependant, même s’il s’agit d’investisseurs de pointe sensibilisés au climat, une vaste majorité d’entre eux tiennent seulement compte des solutions en ce qui a trait à l’eau et de l’incidence que celle-ci pourrait avoir sur (certains) de leurs placements, plutôt que de se pencher sur l’incidence de leurs placements peuvent avoir sur l’eau.
- Un total de 92 % des participants à notre sondage estiment qu’il est important d’intégrer des facteurs liés à l’eau dans leur processus de placement. Cependant, ce qui ne représente pas une priorité actuelle pour de nombreux investisseurs, c’est l’objectif plus large d’harmoniser les pratiques de placement avec le soutien au bon fonctionnement des systèmes mondiaux d’approvisionnement en eau et l’objectif de développement durable n° 6 (c’est-à-dire l’assainissement et l’eau potable).
- En ce qui concerne la compréhension de l’eau dans le cadre des enjeux ESG et des placements, 44 % des gestionnaires d’actifs ont déclaré en avoir une bonne compréhension, alors que 83 % des propriétaires d’actifs ont déclaré que leur compréhension n’était qu’assez ou peu développée.
L’eau n’est donc pas au cœur des décisions prises par les investisseurs, malgré son rôle fondamental dans nos vies et dans la civilisation en général. En ce qui concerne les priorités de placement, l’eau est loin derrière les autres priorités ESG et les priorités de placement plus larges comme les changements climatiques, les préoccupations liées à l’inflation et les enjeux relatifs au carbone et à l’énergie. Cela s’explique en partie par le fait que, jusqu’à présent, aucun prix n’a été fixé de manière adéquate pour l’eau.
Quels sont les principaux défis à relever en matière de placement?
L’enjeu fondamental que nous avons soulevé dans nos recherches est l’absence de vision ou d’objectif transformationnel concernant l’eau, malgré la gravité des risques liés à un surplus d’eau, à un manque d’eau, à une eau trop polluée, à une perturbation des systèmes d’eau douce ou à un manque d’accès à des sources d’approvisionnement en eau sûres et sécuritaires.
Lorsque l’on considère les approches antérieures en matière de changements climatiques, et ce, même si certains investisseurs avancés ont commencé à tenir compte de leur incidence sur les portefeuilles il y a de cela plusieurs décennies, le secteur dans son ensemble n’a guère évolué étant donné l’absence de preuves scientifiques claires et acceptables dans le monde des placements, sur les moyens de mesurer les risques au sein des portefeuilles.
Aujourd’hui, la limitation du réchauffement de la planète à 1,5 °C, les cibles de carboneutralité et les autres objectifs sont des enjeux avec lesquels les investisseurs ont assez de difficulté à composer (en partie en raison des horizons de placements à long terme concernés), mais ces éléments fournissent des paramètres convenus sur lesquels les entreprises et les investisseurs peuvent se concentrer, avec la réglementation britannique, comme les exigences du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC) pour les régimes de retraite, preuve de l’accélération des progrès.
Les investisseurs ont besoin d’une vision ou d’une approche transformationnelle semblable en ce qui concerne l’eau : un objectif ultime ou un résultat défini vers lequel travailler ainsi qu’un élément qui les incite à continuer d’améliorer les pratiques au fil du temps.
Toutefois, il est compliqué d’unir le monde autour d’une telle vision, car les émissions de carbone sont considérées comme un risque mondial et les enjeux liés à l’eau sont relativement localisés : des inondations peuvent se produire dans certaines parties du monde, tandis que d’autres sont frappées par la sécheresse. Une approche locale est essentielle (les entreprises – et par conséquent les investisseurs – doivent tenir compte de leur incidence sur les collectivités locales), mais tant que cette approche ne sera pas élargie, les enjeux liés à l’eau ne se présenteront pas comme des risques systémiques mondiaux.
Les données et la gouvernance nécessaires ne sont pas documentées de manière exhaustive pour gérer les répercussions environnementales, sociales/culturelles et économiques des risques liés à l’eau. Jusqu’à présent, ce n’est généralement que lorsque les investisseurs sont exposés à des événements liés à l’eau ayant une incidence sur les actifs – par exemple, les inondations, les sécheresses ou la pollution – qu’ils prennent conscience de ces risques (et même dans ce cas, probablement davantage au niveau du gestionnaire d’actifs qu’au niveau du propriétaire d’actifs).
Les mesures découlant de ces événements ont tendance à être réactives et prises au niveau local, touchant ainsi une entreprise individuelle, un gestionnaire d’actifs, un lieu ou une chaîne d’approvisionnement précise, et ne mènent pas à une collaboration du secteur ou à un mouvement d’une ampleur suffisante pour nécessiter un changement à grande échelle. De meilleures données peuvent transformer de nombreux petits incidents en un tableau plus important.
En plus d’une vision plus claire de l’incidence des risques liés à l’eau, les investisseurs ont également besoin de mesures quantitatives pour ces données, afin de pouvoir déterminer clairement les répercussions de ces risques sur leurs investissements, et vice versa. Comment les investisseurs peuvent-ils mesurer les retombées positives et négatives, comme c’est le cas par exemple avec les émissions de carbone de portée 1, 2, 3 ou 4? Des mesures exhaustives sont nécessaires : le volume d’eau est souvent considéré comme une mesure, mais des mesures supplémentaires sont nécessaires pour que les investisseurs respectent l’objectif de développement durable n° 6, et celles-ci doivent être liées à des enjeux précis comme le risque d’inondation, la pureté, la sécurité de l’eau ou autre.
Grâce à des organisations (comme le CDP) qui commencent à travailler dans ce domaine, de meilleures données et des mesures appropriées pour quantifier les risques liés à l’eau seront bientôt, espérons-le, accessibles.
Que peuvent faire les investisseurs pour anticiper les risques liés à l’eau?
Appliquer les principes de valorisation de l’eau | Application potentielle pour les investisseurs |
Reconnaître et prendre en compte les valeurs multiples de l’eau pour différents groupes et intérêts dans l’ensemble des décisions touchant l’eau. | Connaître les ressources en eau et contribuer à les protéger afin de préserver les avantages économiques, communautaires, environnementaux et culturels de l’eau dans le cadre de la diligence raisonnable en matière de placement. |
Harmoniser les valeurs et instaurer la confiance – mener tous les processus visant à harmoniser les valeurs de manière équitable, transparente et inclusive. | Avoir des convictions et une politique de placement claires en matière d’eau, ainsi qu’un programme d’engagement visant à améliorer les pratiques dans les domaines où les valeurs multiples de l’eau ne sont pas encore reconnues. |
Protéger les sources d’eau, notamment les bassins versants, les rivières, les aquifères, les écosystèmes associés et contrôler le déversement des eaux usées pour les générations actuelles et futures. | Éviter les produits, les projets ou les pratiques qui détériorent systématiquement les sources d’eau. |
Éduquer pour responsabiliser – promouvoir l’éducation et la sensibilisation de tous les intervenants à la valeur intrinsèque de l’eau et à son rôle essentiel dans tous les aspects de la vie. | Communiquer avec les entreprises dans lesquelles nous investissons et les pairs investisseurs sur l’importance de la valorisation des principes relatifs à l’eau, du partage des connaissances et des pratiques, de la reconnaissance des ressources partagées et des approches nécessaires. |
Investir et innover – garantir des placements adéquats dans les établissements, les infrastructures, l’information et l’innovation afin de bénéficier des nombreux avantages liés à l’eau et à la réduction des risques. | Affecter des fonds à des placements dans des entreprises innovantes dans le domaine de l’eau, des infrastructures et des nouvelles technologies, tout en tenant compte de la nécessité d’intégrer les enjeux ESG de façon générale. |
Les gestionnaires d’actifs peuvent également définir des politiques climatiques au sein de leurs portefeuilles qui font référence à des perspectives environnementales plus larges – sur la nature, la biodiversité et l’eau – afin de s’assurer que les objectifs en matière de climat privilégient également ces sujets plus vastes. Le récent sondage du CDP sur les institutions financières est encourageant : 118 institutions financières ont indiqué que leur conseil d’administration surveillait les enjeux liés à l’eau. Dans son document intitulé « Finance Water Action Pathway » le CDP présente sa vision ainsi que les leviers du changement et les acteurs clés.
En matière d’engagement, les propriétaires d’actifs peuvent demander à leurs gestionnaires d’actifs de fournir des données au niveau du portefeuille et exiger des rapports périodiques. Près de deux tiers des propriétaires d’actifs interrogés dans le cadre de notre sondage ont déclaré qu’ils le faisaient déjà ou qu’ils s’étaient engagés à le faire à l’avenir.
De leur côté, les gestionnaires d’actifs devraient intervenir auprès des entreprises pour qu’elles publient des indicateurs relatifs à l’eau. Elles peuvent ensuite regrouper ces données ou établir leurs propres données et les communiquer aux investisseurs. Parmi les indicateurs qui pourraient être utiles, mentionnons une surveillance de l’utilisation de l’eau, l’existence de répercussions négatives concernant l’eau et la prise en compte des risques liés à l’eau. Le CDP encourage les entreprises à alimenter volontairement sa base de données sur la sécurité de l’eau : il s’agit d’un questionnaire complet qui permettrait aux investisseurs de disposer de bien meilleures données, si toutes les entreprises le remplissaient.
Certains propriétaires d’actifs peuvent souhaiter entreprendre des activités précises liées à l’eau conformément aux principes de valorisation de l’eau (par exemple, établir des convictions claires en matière de placement dans le domaine de l’eau ou effectuer une analyse descendante de scénarios prospectifs sur l’eau). Toutefois, pour la plupart des propriétaires d’actifs, la meilleure façon d’y parvenir est probablement d’utiliser le cadre de groupe de travail sur les informations financières liées à la nature, c’est-à-dire d’intégrer l’eau de manière globale dans le cadre d’autres évaluations liées à la nature. Ce cadre, qui a été publié en septembre 2023, vise à encourager les entreprises et les investisseurs à réduire les répercussions négatives sur la nature et à optimiser les retombées positives. Nous nous attendons à ce que le cadre du groupe de travail sur les informations financières liées à la nature soit intégré dans la réglementation de nombreux pays, et les investisseurs pourraient vouloir commencer à anticiper cela de la même manière que beaucoup l’ont fait dans le cadre de leur travail sur le climat avant la réglementation du GIFCC.
Existe-t-il des possibilités de relever les défis associés à l’eau?
En ce qui concerne les occasions de placement, les investisseurs peuvent envisager de cibler un fonds dont la stratégie est axée sur l’eau ou d’investir dans des entreprises individuelles dans le domaine de l’eau au sein d’un portefeuille élargi. Il est clair que les gestionnaires d’actifs sont les mieux placés pour cerner ces options. La majorité des idées de placement que nous voyons sur le marché se situent dans le domaine des infrastructures privées (où il y a des gestionnaires d’actifs qui gèrent des stratégies axées sur l’eau), mais il existe également des occasions dans les actifs réels de façon plus générale et les actions de sociétés.
Dans le domaine des actions de sociétés, l’objectif des stratégies axées sur l’eau est de surpasser à long terme les indices de référence du marché dans son ensemble. Les gestionnaires d’actifs visent un tel objectif, car selon eux, les entreprises qui proposent des produits et des services répondant aux enjeux environnementaux associés à l’eau bénéficieront de la croissance du marché de l’eau à long terme. Les gestionnaires d’actifs des stratégies axées sur l’eau recherchent des entreprises dans l’ensemble de la chaîne de valeur de l’eau et des étapes du cycle de l’eau. Il peut s’agir de façon plus générale d’infrastructures liées à l’eau, de services publics d’approvisionnement en eau, du traitement de l’eau et de technologies liées à l’eau. Ces thèmes apparaissent généralement dans des secteurs très concentrés.
Nous conseillons aux investisseurs de procéder à une vérification préalable rigoureuse de tout placement potentiel et de veiller à ce qu’il soit conforme aux principes et aux convictions du propriétaire d’actifs en matière d’investissement durable. Pour la plupart des propriétaires d’actifs, le fait de cibler des stratégies précises et distinctes axées sur l’eau n’est probablement pas une option appropriée à l’heure actuelle, mais ces stratégies peuvent convenir aux investisseurs avancés (investissements durables) ou à ceux qui ont une mission organisationnelle précise en matière d’eau.
Chez Mercer, que faisons-nous dans ce domaine?
Nous reconnaissons que les investisseurs doivent tenir compte d’un nombre croissant d’enjeux ESG (par exemple, les changements climatiques, les droits de l’homme, la diversité, l’équité et l’inclusion), sans parler de la récente augmentation des taux de rendement, de l’inflation ou des enjeux liés au rendement des actifs. Nous prévoyons d’intégrer les perspectives de l’eau dans notre travail sur le capital naturel et la biodiversité, et d’élaborer un cadre général pour aider les propriétaires d’actifs à comprendre l’incidence de l’eau sur leurs placements, et vice versa.
Nous continuerons à entreprendre des recherches sélectives sur les stratégies individuelles des gestionnaires d’actifs axées sur l’eau, qu’il s’agisse du secteur des marchés privés ou publics.
Malheureusement, à mesure que les effets des changements climatiques se manifestent, les enjeux liés à l’eau – qu’il s’agisse d’inondations, de sécheresses, de détérioration de la qualité de l’eau ou de pollution – touchent de plus en plus les communautés, les entreprises et les portefeuilles des propriétaires d’actifs.
Cependant, à mesure que les données s’accumulent, que les entreprises divulguent davantage de renseignements et que nos connaissances s’approfondissent, la science évolue à cet égard et nous pensons que, collectivement, le secteur financier – et au-delà – peut commencer à changer les choses. Les institutions financières, qu’il s’agisse de gestionnaires d’actifs, de propriétaires d’actifs ou de banques, peuvent jouer un rôle important pour avancer vers un monde plus sûr en ce qui a trait à l’eau – il suffit qu’elles s’y mettent.
1 CDP, 2023
2 Forum de l’Asie de l’Est, 2022
3 Carbon Brief, UNICEF, 2022
4 Liste des inondations, 2023
5 Ibid.
6 Ibid.
7 Ibid.
8 Marsh McLennan – Brink, 2022
9 CDP, 2023
10 Gouvernement des Pays-Bas, 2019
11 Ibid.
12 CDP, 2023
13 Ibid.
14 Groupe de travail sur les informations financières liées à la nature, 2023
15 Mercer, 2022