Transition
Améliorer les cadres des investisseurs pour mobiliser des capitaux en Afrique
Le rôle que peuvent jouer les capitaux privés en appui à la transition de l’Afrique vers une économie à faibles émissions de carbone
Définition de la transition dans le contexte africain
Mercer est d’avis qu’il est nécessaire de se doter d’une définition plus vaste de la transition à l’intérieur de tels cadres : il faut aller plus loin que les approches en matière de placement qui ne ciblent que la réduction des émissions et trouver des solutions pour les économies qui n’ont pas encore vu leurs émissions grimper, tenir compte des pertes subies par la nature, des risques physiques et de la climato-compatibilité, s’inscrire dans l’économie circulaire et appuyer les principes d’égalité face au développement durable.
Pour intégrer les enjeux interreliés susmentionnés, les investisseurs doivent réévaluer ce que la gestion des risques liés aux placements et l’optimisation des rendements signifient aujourd’hui en ce qui a trait aux investissements en Afrique et ailleurs.
Compte tenu de l’attention accordée à l’Afrique à l’occasion de la COP27 et de la COP28, il existe de solides arguments en faveur de l’investissement dans la transition climatique et l’adaptation au climat, en particulier dans les domaines comme les technologies d’énergies renouvelables (notamment celles provenant du soleil, du vent de mer, des petites centrales hydroélectriques, de la biomasse et des gaz d’enfouissement) en vue d’atteindre les objectifs de développement durable et de favoriser la prospérité économique.2 À l’instar de la proposition visant à opter pour une définition plus vaste de la transition, il faudra également des investissements pour appuyer un large éventail de secteurs dans leur transition vers une économie à faibles émissions de carbone et durable. Les propriétaires d’actifs qui cherchent à gérer les risques et à constituer des portefeuilles résilients sont conscients qu’il faut absolument combler l’écart de financement entre les pays du Nord et du Sud pour assurer la stabilité financière à l’échelle mondiale. Nous constatons que des efforts se font à ce chapitre, soit des investissements pour la transition qui respectent la nature et qui traitent des risques physiques et de climato-compatibilité, de l’économie circulaire et de considérations liées à la juste part des pays. D’autres investisseurs comprennent les répercussions sociales des placements et la nécessité d’appuyer une transition juste ou équitable.
Pourquoi s’orienter sur les cadres financiers et de transition?
En s’appuyant sur les forces de l’éventail de cadres mis au point au fil du temps et sur les leçons que l’on peut en tirer, Mercer considère que les éléments suivants contribuent à l’augmentation de la répartition du capital dans la transition de l’Afrique :
- Les intervenants sur le marché appuient la transition de l’Afrique (ainsi que celles d’autres marchés émergents et économies en développement). L’appui des investisseurs doit mettre l’accent sur l’importance de ces régions pour réaliser la transition mondiale vers une économie à faibles émissions de carbone, l’écart quant au financement à l’heure actuelle et l’incidence concrète que les capitaux privés peuvent avoir sur l’économie, la société et l’environnement, en plus de générer des rendements financiers.
- Les engagements des investisseurs, qui passent par l’établissement de cadres de financement fiables pour la carboneutralité/transition en vue de créer de la demande, sont des indicateurs de faisabilité des projets et d’innovation. Il est important que les cadres propres aux investisseurs donnent de la latitude pour s’adapter au contexte local. Ils doivent aussi reconnaître la « juste part » du budget carbone mondial et de l’orientation connexe aux fins de la réduction des émissions. Voici des exemples d’engagements : répartition cible de l’actif dans des solutions climatiques, avec des répartitions propres à différentes régions, dont l’Afrique.
- Harmonisation des politiques et des approches avec ces engagements, au moyen de cadres, pour classer les actifs investis dans cette optique (p. ex., la taxonomie) et de la sensibilisation aux différences sectorielles et régionales.
- Collaboration de plusieurs intervenants (p. ex., banques de développement, secteur du financement pour le climat et secteur privé local) afin d’acquérir des connaissances locales et de travailler à l’établissement d’un environnement réglementaire/d’investissement qui fonctionne et qui favorise l’accessibilité dans l’ensemble. Les initiatives de collaboration actuelles, telles que les tables rondes du secteur privé du groupe de travail sur la finance durable des pays du G20 et la section Afrique des Green Investment Principles, doivent être mises à profit et ajustées de manière à réunir les fonds nécessaires du secteur.
- Réduction des risques liés aux placements (p. ex., financement mixte, garanties et couverture du risque de change à long terme) pour soutenir le flux de capitaux, ce qui favorise l’accessibilité globale.
- Présentation d’informations par les propriétaires d’actifs sur la répartition cible dans des solutions climatiques en Afrique et dans les marchés émergents.
Nous avons hâte de prendre part aux discussions lors de la COP28 et de montrer notre appui envers les progrès réalisés pour l’élaboration d’un cadre de transition propre aux investisseurs pour l’Afrique, en réunissant des parties prenantes de l’ensemble de la sphère mondiale de la gestion de placements et de la propriété d’actifs afin de mettre en œuvre ce levier essentiel, qui permettra d’accroître les flux de capitaux en Afrique et, en bout de piste, de soutenir les objectifs mondiaux en matière de climat.