Épargner pour la retraite au lieu de rembourser les dettes pourrait obliger les jeunes Canadiens à retarder leur départ à la retraite 

Montréal, le 9 avril 2024

Une nouvelle analyse de Mercer illustre l’impact potentiel des taux d’intérêt élevés et démontre qu’il n’est pas toujours avisé d’épargner pour la retraite, selon le stade de votre carrière.

MONTRÉAL – Les générations Y et suivantes qui partagent leur revenu disponible entre le remboursement de leurs dettes et l’épargne-retraite pourraient devoir partir à la retraite un à deux ans plus tard que ceux qui se concentrent uniquement sur le remboursement de leurs dettes à court terme, selon le Baromètre du degré de préparation à la retraite 2024 de Mercer.

Les Canadiens sont encouragés à épargner régulièrement une partie de leur salaire pour la retraite au cours de leur carrière, mais selon cette analyse d’un échantillon de personnes âgées de 30 ans ayant 30 000 $ de dettes personnelles non hypothécaires, il y aurait une alternative. Dans le contexte actuel de taux d’intérêt élevés, ces personnes pourraient prendre leur retraite un an plus tôt avec 125 000 $ d’épargne en plus si elles se concentraient entièrement sur le remboursement de leurs dettes sur 10 ans, avant de passer à l’épargne pour la retraite.

En revanche, si ces personnes choisissent plutôt de diviser leur revenu disponible entre l’épargne-retraite et le remboursement de leurs dettes pendant toute la période jusqu’à leur départ à la retraite à 65 ans, il leur faudra au moins de trois fois plus de temps pour rembourser ces dettes. Elles doivent donc verser des cotisations plus importantes sur une période plus courte, ce qui les oblige à épargner plus longtemps pour accumuler suffisamment d’argent pour pouvoir prendre leur retraite.

« Beaucoup de gens pensent que s’ils n’ont pas commencé à épargner pour la retraite à l’âge de 40 ans, ils ont déjà échoué, explique Jillian Kennedy, membre du partenariat et responsable des régimes à cotisations déterminées et du mieux-être financier chez Mercer Canada. Cette nouvelle analyse nous montre cependant que si vous vous efforcez de rembourser vos dettes en priorité et que vous vous concentrez ensuite sur l’épargne-retraite, vous pouvez encore avoir le temps d’accumuler de l’épargne et vous retrouver dans une meilleure situation au moment de la retraite. Rembourser ses dettes peut en effet constituer une façon efficace d’épargner pour la retraite. »

L’analyse ci-dessus suppose qu’un travailleur de 30 ans gagne 70 000 $ par an, qu’il dispose de 5 % de son revenu pour rembourser ses dettes ou pour épargner pour sa retraite, et que le taux d’intérêt sur ses dettes est plus élevé que le taux de rendement attendu de ses placements.

L’incidence des contributions de contrepartie

Si cette même personne a accès à un régime d’épargne collectif avec des cotisations de contrepartie patronales, elle pourrait prendre sa retraite deux ans plus tôt avec 250 000 $ supplémentaires en épargne-retraite à l’âge de 65 ans, à condition qu’elle commence à rembourser ses dettes plus tôt, au lieu de se concentrer sur l’épargne-retraite dès l’âge de 30 ans. 

La plupart des régimes d’épargne-retraite collectifs exigent que l’épargne des employés soit immobilisée et ne soit accessible qu’à l’âge de la retraite, ce qui peut rendre plus difficile le remboursement des dettes et donner l’impression que la retraite est inaccessible. Selon notre sondage Dans la tête des employés 2023 , les employés de tous les échelons de revenus, jusqu’à 200 000 $, font état d’un niveau de stress financier accru.

Certains régimes d’épargne-retraite collectifs ont commencé à évoluer et promeuvent une approche plus personnalisée pour soutenir le bien-être financier et la préparation à la retraite. Par exemple, certaines entreprises permettent aux employés d’épargner dans un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) ou dans un compte non enregistré où les fonds peuvent être retirés pour rembourser une dette, tout en continuant à verser des cotisations de contrepartie patronales dans un régime d’épargne-retraite traditionnel. Les employeurs qui adoptent ce type de régimes flexibles constatent un plus grand engagement et des connaissances financières accrues chez leurs employés, ce qui peut les aider dans la vie de tous les jours.

Les avantages des taux d’intérêt élevés

Alors que les générations Y et suivantes sont confrontées à des décisions difficiles concernant le remboursement de leurs dettes et l’épargne-retraite, les baby-boomers qui approchent de l’âge de la retraite ont leurs propres décisions à prendre, comme ce qu’il faut faire de l’épargne-retraite lorsqu’ils arrivent à la fin de leur carrière.

Il est possible de tirer profit de taux d’intérêt élevés, comme en souscrivant une rente pour obtenir un revenu fixe pendant la retraite. Selon les prix de janvier 2024, une personne de 65 ans qui dispose d’une épargne de 500 000 $ et qui utilise ces fonds pour souscrire une rente viagère à bénéficiaire unique pourrait recevoir un revenu viager de 26 000 $ par an en dollars actuels, soit 3 500 $ de plus par an que si elle plaçait ses 500 000 $ dans un produit de revenu de retraite assujetti aux fluctuations du marché, même avec un profil d’investisseur prudent.

Cependant, la souscription de rentes pourrait perdre ses avantages si les taux d’intérêt chutent, comme il est prévu pour la fin 2024. Cette analyse montre que si les taux d’intérêt chutent de 1,5 %, le revenu d’une rente viagère à bénéficiaire unique serait réduit à 21 800 $ par an en dollars actuels, soit 1 700 $ par an de moins qu’un placement avec un profil d’investisseur prudent. Cela indique que si certains Canadiens ont du mal à se constituer une épargne en vue de la retraite, il existe également des occasions qui peuvent profiter aux retraités. Toutefois, pour reconnaître ces occasions, il faut posséder de très bonnes connaissances financières.

L’importance de l’éducation financière

Ces résultats du Baromètre du degré de préparation à la retraite de Mercer 2024 montrent que les connaissances financières sont la clé de la réussite, que vous soyez un jeune Canadien qui doit choisir entre rembourser ses dettes et épargner pour sa retraite, ou un baby-boomer qui doit décider de ce qu’il doit faire de ses économies à la fin de sa carrière.

Les régimes d’épargne-retraite collectifs continuent de faire la différence dans la vie des Canadiens, en particulier lorsqu’ils offrent aux employés la possibilité de prendre les décisions financières qui leur conviennent. En plus de fournir aux employés une aide financière par l’intermédiaire des régimes d’épargne-retraite, les employeurs peuvent les aider en leur offrant une formation pour améliorer leurs connaissances financières, ce qui peut potentiellement renforcer l’engagement des employés et réduire le stress financier.

À propos du Baromètre du degré de préparation à la retraite de Mercer

Le Baromètre évalue l’âge auquel différents particuliers types peuvent bénéficier d’une retraite confortable grâce à leur participation au régime CD offert par un employeur et à des prestations offertes par les gouvernements (RPC/RRQ/SV).

Les renseignements ci-dessus reposent sur l’analyse de la préparation à la retraite de Mercer, fondée sur les données des bases et les outils exclusifs de Mercer. Le Baromètre considère qu’une personne est prête pour sa retraite à l’âge où elle a accumulé assez de fonds pour commencer à décaisser un niveau de revenu approprié (66 % du revenu avant retraite pour cette personne de 30 ans), avec une probabilité de 75 % de ne pas manquer de fonds avant le décès. Les prestations gouvernementales sont comprises. Pour déterminer l’incidence sur l’épargne-retraite à l’âge de 65 ans, nous supposons que pour chaque année jusqu’à l’âge de 65 ans, le taux d’intérêt sur la dette est de 10 % par an et que le taux de rendement attendu de l’épargne-retraite est de 6 %.

Pour la personne de 65 ans qui prend sa retraite aujourd’hui, nous supposons que le placement dans un produit de revenu de retraite se compose de 40 % d’actions et de 60 % de titres à revenu fixe au moment de la retraite, et qu’il est ensuite ramené à 20 % d’actions et 80 % de titres à revenu fixe à l’âge de 80 ans.

À propos de Mercer

Mercer croit que l’on peut travailler à façonner un brillant avenir en transformant le monde du travail, en redéfinissant les perspectives de retraite et de placement et en optimisant concrètement la santé et le bien-être de tous. L’organisation compte environ 25 000 employés répartis dans 43 pays et elle exerce ses activités dans plus de 130 pays. Mercer est une société de Marsh McLennan (NYSE : MMC), chef de file mondial en services professionnels dans les domaines du risque, de la stratégie et du capital humain, qui compte plus de 85 000 employés et dégage un chiffre d’affaires annualisé de 23 G$. Par l’entremise de ses sociétés-conseils de premier ordre, soit Marsh Guy Carpenter et Oliver Wyman , Marsh McLennan aide ses clients à naviguer dans un environnement de plus en plus dynamique et complexe. Pour de plus amples renseignements, consultez le site mercer.com/fr-ca/. Suivez Mercer sur LinkedIn et X .

Personne-ressource :

Francis Mailly
francis.mailly@hillandknowlton.com