Les femmes présentent un déficit d’épargne-retraite de 30 % : Mercer 

Le 2 mars 2021
Canada, Toronto, ON

Le deuxième baromètre annuel du degré de préparation à la retraite de Mercer révèle qu’en moyenne, l’épargne-retraite des femmes est de 30 % inférieure à celle des hommes. Elles doivent donc travailler deux ans de plus.

  • L’analyse de Mercer des soldes de comptes de régimes de revenu de retraite collectifs a révélé que les femmes prennent leur retraite en ayant épargné 30 % de moins que les hommes. Par conséquent, comme elles disposent d’un revenu de retraite annuel inférieur, leur niveau de vie est aussi inférieur.
  • Les femmes épargnent moins que les hommes dans le cadre des régimes d’épargne-retraite en milieu de travail. Le déficit du taux d’épargne, qui s’élève à près de 1 %, reflète des disparités similaires, comme l’écart de rémunération entre les sexes et une plus grande probabilité d’interruption de carrière.
  • Comme les femmes disposent d’une épargne-retraite moindre et que leur espérance de vie est plus grande, pour assurer la parité à cet égard, elles doivent travailler deux ans de plus que les hommes pour disposer d’un revenu suffisant pour leur retraite.
  • Un point positif : le rendement de placement des comptes d’épargne des femmes est quelque peu supérieur à celui des hommes (écart de 0,1 %). Cependant, même un rendement de placement légèrement supérieur ne suffit pas à combler le déficit.

Les femmes prennent leur retraite en disposant d’un revenu de 30 % inférieur à celui des hommes et doivent travailler deux ans de plus pour s’assurer d’épargner un revenu suffisant pour leur retraite, selon le 2e baromètre annuel du degré de préparation à la retraite de Mercer.

Le baromètre, qui vise à évaluer l’état de préparation à la retraite de différents groupes de la société canadienne, a permis de révéler que l’épargne-retraite des femmes qui entament leur retraite est inférieure à celle des hommes. De plus, elles doivent travailler plus longtemps pour s’assurer de disposer d’un revenu suffisant à la retraite.

L’analyse de Mercer de plus de 14 000 soldes de comptes de régimes de revenu de retraite collectifs a révélé qu’en moyenne, les femmes qui ont pris leur retraite récemment disposaient d’environ 30 000 $ de moins que les hommes. Comme les hommes prennent leur retraite en ayant épargné, en moyenne, 100 000 $, le déficit d’épargne-retraite atteint 30 %.

La principale cause d’un tel déficit? Un taux d’épargne plus faible dans l’ensemble. Les nouvelles recherches de Mercer sur les taux d’épargne montrent que les femmes présentent en moyenne un déficit quant au taux d’épargne de près de 1 % (0,81 %). Pour assurer la parité à cet égard, les femmes doivent travailler deux ans de plus que les hommes pour disposer d’un revenu suffisant pour la retraite.

Par contre, pour bien d’autres aspects, la parité est loin d’être respectée. Bien que les circonstances individuelles varient, des enjeux universels entrent en jeu, comme un écart de rémunération entre les hommes et les femmes persistant et une plus grande probabilité d’interruptions de carrière pour les femmes, un phénomène important notamment constaté lors de la pandémie de COVID-19.

Chaque interruption dans la carrière d’une femme – par exemple, pour s’occuper d’un parent qui a contracté la COVID-19, ou pour veiller à ce que les enfants suivent leurs cours virtuels – accentue ce déficit et augmente la probabilité que cette femme épuise son épargne avant son décès.

Si ces obstacles ne sont pas résolus, ce déficit quant à l’épargne-retraite risque fort de s’aggraver. Cependant, les organisations qui prennent les actions nécessaires pour combler cet écart en récolteront les fruits.

« Selon notre analyse, même si elles font tout ce qu’il faut en matière d’épargne, les femmes disposent d’une épargne-retraite inférieure à celle des hommes en raison de facteurs structurels, affirme Jillian Kennedy, membre du partenariat et responsable du domaine Mieux-être financier de Mercer. Il incombe aux employeurs de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour résoudre le déficit d’épargne-retraite. »

Une autre analyse de Mercer portant sur 600 000 comptes de participants de régimes a révélé que, sur une période de cinq ans, le rendement des placements des femmes était égal, ou supérieur, à celui des hommes. Dans chaque groupe d’âge analysé, malgré des taux d’épargne plus faibles, les comptes détenus par des femmes affichaient des rendements moyens légèrement plus élevés (0,1 %). Cette situation est probablement attribuable au fait que les femmes optent davantage pour des solutions diversifiées dans le cadre des régimes de retraite en milieu de travail, un constat au travers de tous les groupes d’âge.

L’écart d’épargne et le rendement légèrement supérieur des placements soulignent le fait que le déficit d’épargne-retraite des femmes n’est pas un phénomène isolé. Les employeurs doivent tenir compte des facteurs structurels plus vastes qui entrent en jeu, comme la persistance des inégalités salariales et autres en milieu de travail.

Les employeurs doivent faire tout ce qu’ils peuvent pour réduire le nombre d’obstacles structurels. Pour ce faire, ils doivent commencer par effectuer un diagnostic de préparation à la retraite, qui examine le degré de préparation à la retraite de l’ensemble de la main-d’œuvre de l’organisation, soit les hommes, les femmes, tant les jeunes que les plus vieux.

Chaque employé fait face à des défis différents en matière de retraite. Les femmes en ont généralement plus sur les épaules, tout particulièrement pendant la COVID-19, ce qui veut dire que certaines organisations pourraient tirer profit de mesures visant principalement à améliorer le mieux-être financier des femmes. Parmi ces mesures, les plus importantes sont celles qui cherchent à combler l’écart de rémunération, un enjeu qui, rapidement, devient nécessaire d’un point de vue éthique et constitue une exigence réglementaire partout au Canada.

En outre, les employeurs doivent penser à revoir la conception de leur régime : ils peuvent procéder à un examen de la compétitivité des frais payés par les participants et s’assurer que leur régime tient compte des réalités du décaissement dans un contexte d’incertitude sur le plan économique.

Les employeurs doivent faire preuve d’initiative et investir dans les communications, afin de sensibiliser les employés aux outils d’épargne qui leur sont offerts et de les informer des cotisations de contrepartie de l’employeur auxquelles ils pourraient avoir droit. Ces communications peuvent prendre la forme d’annonces lors d’assemblées générales du personnel, de courriels transmis à intervalles réguliers ou de rencontres individuelles entre les employés et leur gestionnaire. Les mesures peuvent aussi se traduire par un virage numérique en matière de programme d’épargne-retraite, étant donné que les employés mettent le numérique à l’avant-plan dans toutes les autres sphères de leur vie, des communications interpersonnelles au magasinage en ligne.

Enfin, les employeurs doivent mettre en place des politiques de placement intelligentes, notamment en orientant par défaut les employés vers des fonds à date cible ou vers d’autres solutions de placement qui répondent aux besoins des employés. Il n’en demeure pas moins que les employés qui veulent se préparer à la retraite ne doivent pas se contenter de placement à revenu fixe, mais plutôt chercher la croissance. En orientant par défaut les participants vers des fonds à date cible, les employeurs s’assurent que la meilleure décision est la plus simple à prendre.

Le stress lié à la retraite nuit au moral des employés, à la productivité et, tout compte fait, aux résultats financiers. Les organisations qui travaillent à combler le déficit d’épargne-retraite contribuent à atténuer ce stress pour l’ensemble de leur main-d’œuvre, ce qui vient améliorer leur rendement en milieu de travail.

« Par mieux-être financier, on veut dire transmettre des connaissances aux employés pour qu’ils soient aptes à planifier leur avenir financier, conclut Mme Kennedy. Il ne s’agit pas seulement de la bonne chose à faire, mais bien d’un choix judicieux. Les organisations qui font de tels investissements seront en mesure de bénéficier de l’impact positif sur leur productivité, le moral de la main-d’œuvre et, en fin de compte, leurs résultats financiers. »

Au sujet du baromètre du degré de préparation à la retraite de Mercer

Le baromètre du degré de préparation à la retraite de Mercer évalue l’âge auquel différentes personas peuvent bénéficier d’une retraite confortable grâce à leur participation au régime CD offert en milieu de travail et à des prestations offertes par les gouvernements (comme celles du Régime de pensions du Canada et du Régime de rentes du Québec et la Sécurité de la vieillesse).

Hypothèses

Il est présumé que ces personas cotisent annuellement au même taux au régime de leur employeur au cours de leur carrière. À la retraite, leur revenu proviendra du régime d’épargne-retraite de leur employeur et de programmes gouvernementaux tels que le programme de la Sécurité de la vieillesse, le Régime de pensions du Canada et le Régime des rentes du Québec. L’âge auquel les personas sont prêtes à prendre leur retraite correspond à l’âge auquel elles peuvent toucher un revenu de retraite égal à 70 % de leur salaire sans épuiser leur épargne avant leur décès.

On suppose que chaque persona a investi selon la trajectoire de répartition de l’actif des fonds à date cible de Mercer. L’épargne-retraite est soumise à 1 000 scénarios économiques différents afin d’établir des projections. Les résultats sont fondés sur un intervalle de confiance de 75 % (plus de 1 000 scénarios économiques).

Le taux d’épargne total de 10 % utilisé comme base de cette analyse est établi selon des renseignements provenant de la base de données exclusive sur les régimes CD de Mercer, qui contient des données provenant de plus 400 régimes offerts dans un vaste éventail de secteurs d’activité. Pour l’analyse comparative entre les hommes et les femmes, des taux d’épargne de 9,05 % et de 9,86 % ont été utilisés à des fins de modélisation. Ces taux sont tirés d’une analyse de plus de 21 000 comptes de régime collectif d’une grande compagnie d’assurance au Canada.

L’écart d’épargne de 0,81 % observé est tiré d’un examen de plus de 22 000 points de données d’une grande compagnie d’assurance canadienne en date du 13 novembre 2020.

À propos de Mercer

Mercer, une société de Marsh McLennan (NYSE : MMC), est un chef de file mondial qui aide ses clients à atteindre leurs objectifs d’investissement, à façonner l’avenir du travail et à améliorer la santé et la retraite de leurs employés. Marsh McLennan est un chef de file mondial en services professionnels dans les domaines du risque, de la stratégie et du capital humain, et conseille des clients dans 130 pays dans quatre entreprises : MarshGuy CarpenterMercer et Oliver Wyman. Avec des revenus annuels de 23 milliards de dollars et plus de 85 000 collègues, Marsh McLennan aide à bâtir la confiance pour prospérer grâce au pouvoir de la perspective. Pour en savoir plus, visitez mercer.com ou suivez nous sur LinkedIn et X.

Ce document ne contient pas de conseils en matière de placement relatifs à la situation particulière d’une personne. Aucune décision de placement ne doit être prise sans avoir préalablement obtenu un avis professionnel approprié et pris en compte les circonstances individuelles.

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