La santé financière des régimes de retraite à prestations déterminées s’est détériorée au quatrième trimestre, mais s’est améliorée globalement en 2023 : Mercer 

Montréal, le 2 janvier 2024

L’indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite, une mesure qui suit le degré de solvabilité médian des régimes de retraite à prestations déterminées (PD) qui figure dans la base de données des régimes de retraite de Mercer, s’est établi à 116 % au 31 décembre 2023. Ce pourcentage se veut une diminution au cours du trimestre par rapport au 125 % enregistré au 30 septembre 2023, mais une augmentation depuis les 113 % enregistrés au début de l’année. Le degré de solvabilité est l’une des mesures de la santé financière d’un régime de retraite.

Durant le quatrième trimestre, les actifs des régimes ont réalisé des rendements positifs. Cependant, ces rendements n’ont pas pu compenser l’augmentation des passifs des régimes PD, ce qui s’est traduit par une baisse globale des degrés de solvabilité. Les régimes PD qui ont eu recours au levier avec les titres à revenu fixe peuvent avoir enregistré des degrés de solvabilité stables ou meilleurs. 

Bien que le degré de solvabilité médian ait baissé au cours du quatrième trimestre, il s’est amélioré dans son ensemble en 2023. D’ailleurs, davantage de régimes PD présentent des degrés de solvabilité supérieurs à 100 % comparativement au début de l’année.

« Les participants des régimes de retraite PD devraient vraisemblablement constater une amélioration de la santé financière de leur régime, a déclaré F. Hubert Tremblay, membre du partenariat, Mercer Canada. L’année 2023 a été marquée par un fort rendement des actions dans un contexte de volatilité des taux d’intérêt. Le parcours d’un régime de retraite PD est très long, et une gestion financière efficace de ces régimes nécessite de surmonter les vents contraires à court terme pour atteindre des objectifs à long terme. »

L’inflation a diminué au Canada au cours de 2023 et se rapproche de la limite supérieure de la cible de l’inflation de 3 % de la Banque du Canada. L’opinion générale prévoit que l’inflation continuera à diminuer en 2024 pour atteindre la cible de 2 % en 2025. En 2023, la Banque du Canada a relevé le taux de financement à un jour de 4,25 % à 5,00 %, poursuivant ainsi le cycle de hausses amorcé en 2022 pour juguler l’inflation tout en atténuant le risque de récession.

Cependant, les prestations des régimes de retraite PD s’accumulent et sont versées sur des périodes nettement plus longues que le taux de financement à un jour. Les taux d’intérêt sur les obligations canadiennes à plus long terme ont été volatils. Ils ont terminé l’année à des niveaux inférieurs à ceux du début de l’année. On ne sait pas si les taux d’intérêt applicables aux régimes de retraite PD se stabiliseront en 2024 et, si c’est le cas, à quel pourcentage. Les taux d’intérêt continuent donc de représenter un risque important pour de nombreux régimes PD.

Les régimes de retraite canadiens sont aussi à la merci des économies mondiales qui présentent encore une forte inflation et des risques de récession. Les banques centrales à travers le monde gèrent activement leur inflation par leurs politiques monétaires. Bien que les gouvernements, les entreprises et les ménages continueront à s’adapter à l’inflation et aux taux d’intérêt, l’effet des variations des taux d’intérêt sur une économie est généralement décalé. Les banques centrales devront donc surveiller l’incidence des changements à leurs politiques pour gérer leurs économies et éviter la récession. En outre, les tensions géopolitiques continuent d’être élevées, ce qui peut avoir un impact sur le commerce, fragmenter les chaînes d’approvisionnement et perturber l’économie à l’échelle mondiale.

Étant donné le risque d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt au Canada et la volatilité persistante des marchés, il vaut mieux faire preuve de prudence avec les risques des régimes de retraite et examiner si ceux-ci doivent être conservés ou transférés (par exemple, par la souscription de rentes). Les régimes de retraite dont les prestations versées sont supérieures aux cotisations perçues pourraient devoir être plus attentifs aux risques financiers posés par les flux de trésorerie négatifs. D’ailleurs, un examen régulier de la politique de placement d’un régime de retraite est encore approprié. Ces examens peuvent être élargis pour tenir compte des convictions en investissement durable.   

Les récentes améliorations des degrés de solvabilité des régimes de retraite PD canadiens arrivent après de nombreuses années de faibles taux d’intérêt et d’accroissement des exigences en matière de cotisations et, dans certains cas, de modification des prestations.

« Les participants des régimes de retraite PD canadiens et leurs promoteurs auront à cœur de maintenir des degrés de solvabilité supérieurs à 100 %, a affirmé M. Tremblay. Ces régimes doivent continuer à faire preuve de vigilance dans leur gestion financière grâce à de bons processus de gouvernance et de gestion des risques. En 2024, l’intelligence artificielle sera à considérer dans la gestion des risques des régimes de retraite. »

Du point de vue des placements 

Un portefeuille équilibré type aurait généré un rendement de 11,0 % au cours du quatrième trimestre de 2023. Les conditions macroéconomiques mondiales sont restées faibles, ce qui a cultivé un certain pessimisme. Au cours de la seconde moitié du trimestre, les marchés mondiaux des actions et des titres à revenu fixe se sont redressés, les investisseurs s’adaptant à un pic potentiel de l’inflation et des taux d’intérêt.
Les marchés mondiaux des actions ont rebondi au cours du trimestre, se redressant avec des taux en baisse, l’idée de « taux d’intérêt plus élevés plus longtemps » s’étant estompée en raison de l’affaiblissement de la conjoncture économique. Les États-Unis sont restés le principal moteur de la croissance économique mondiale, l’indice prévisionnel des directeurs d’achat (PMI) se situant en territoire expansionniste. La confiance des consommateurs, stimulée par une demande stable et des données de l’emploi solides, ainsi que par la baisse des taux, a signalé une plus grande probabilité d’un atterrissage en douceur. En dehors des États-Unis, la croissance est restée faible dans les marchés développés, avec une demande étouffée pour l’industrie manufacturière et un environnement économique incertain pour 2024. Au Royaume-Uni et dans la zone euro, la baisse des coûts de l’énergie et la faiblesse des biens et des services ont entraîné un ralentissement modéré de l’inflation intérieure. Cependant, la hausse des salaires est restée élevée avec des gains d’emploi d’un trimestre à l’autre. Cela dit, le Japon a maintenu sa politique monétaire accommodante pour stimuler la croissance, puisque la baisse des prix des produits de base et des prix de gros a eu une incidence sur ses cibles inflationnistes. Les marchés émergents ont quant à eux inscrit des rendements inférieurs à ceux des pays développés. Cela s’explique par les conflits inattendus au Moyen-Orient, la baisse des prix du pétrole et la reprise de l’inflation dans certains pays comme la Turquie.

Les rendements obligataires ont été positifs dans l’ensemble, les taux ayant baissé, la plupart des banques centrales ayant choisi de mettre la hausse de taux sur pause devant le ralentissement de l’inflation. Moody’s a abaissé la notation de la dette souveraine de la Chine, compte tenu de la crise immobilière qui y sévit. Les rendements des marchés mondiaux des produits de base se sont avérés négatifs à la fin du trimestre, principalement à cause des prix du pétrole. Les prix de l’énergie ont baissé malgré l’annonce d’une réduction de la production par l’OPEP, en réponse à la baisse de la demande due au ralentissement de l’activité économique et à l’augmentation de l’offre en Amérique du Nord. Les FPI ont réalisé des rendements positifs en raison de leurs caractéristiques plus cycliques et de leur plus grande sensibilité aux taux, ce qui a entraîné un rajustement positif des valorisations avec la baisse des taux.

La majorité des secteurs du marché des actions canadiennes ont affiché des rendements positifs, à l’exception de l’énergie. La croissance économique est restée au point mort, réduisant les pressions inflationnistes dans les secteurs des biens et des services et minant la confiance des consommateurs avec des taux d’intérêt élevés. L’immobilier a été mis de l’avant au cours du trimestre. L’attention accrue des gouvernements à l’égard de l’immigration et des étudiants internationaux a exercé une pression sur la montée des prix et de la disponibilité des logements. Le nombre de logements vacants dans le secteur des immeubles locatifs résidentiels demeure très faible.

Les marchés canadiens des titres d’emprunt ont généré des rendements positifs, les taux ayant nettement baissé au cours du trimestre en raison des attentes à l’égard des taux d’intérêt et de l’inflation. La courbe des taux est restée inversée, mais les taux ont baissé sur l’ensemble de la courbe. Les titres à revenu fixe à long terme ont enregistré les gains les plus importants sur le plan des prix, en raison de leur plus grande sensibilité aux variations des taux d’intérêt. Ils ont d’ailleurs récupéré le terrain perdu au cours des trimestres précédents. Le dollar canadien s’est apprécié par rapport au dollar américain, ce qui a affaibli le rendement des actions américaines exprimé en dollars canadiens. Cependant, le huard s’est déprécié par rapport aux devises des autres marchés développés.

« Les risques géopolitiques accrus, la volatilité de l’inflation, les politiques mondiales divergentes et les risques de transition sont autant de signes d’une instabilité, d’une dispersion et d’une dislocation accrues des marchés. Ces conditions sont propices à un alpha dynamique, a déclaré Jean-Pierre Talon, membre du partenariat, Mercer Canada. Les investisseurs devraient faire appel à des partenaires d’expérience et regarder du côté des mandats dynamiques. Les gestionnaires agiles de toutes les catégories d’actifs publics et privés peuvent tirer parti des occasions créées par ces dispersions et ces risques. »

La Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 5,0 %, soulignant la nécessité de continuer à observer son incidence sur l’inflation au pays. La Réserve fédérale américaine (Fed), sensiblement du même avis, a choisi de mettre sur pause son cycle de resserrement de sa politique monétaire, compte tenu des tendances de l’inflation. En revanche, la Fed a indiqué qu’elle pourrait baisser ses taux d’intérêt l’année prochaine si la situation économique le permet. Enfin, la Banque d’Angleterre a aussi décidé de maintenir ses taux actuels, en raison du ralentissement de l’économie et du recul important de l’inflation au cours de la période. 

Indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite

L’indice Mercer sur la santé financière des régimes de retraite suit le degré de solvabilité médian des régimes de retraite qui figurent dans la base de données des régimes de retraite de Mercer, soit une base de données qui comprend des renseignements financiers, démographiques et autres sur les régimes de retraite des clients de Mercer au Canada. La base de données contient des renseignements sur près de 500 régimes de retraite au Canada, dans tous les secteurs d’activité, notamment les secteurs public, privé et celui des organismes sans but lucratif. Les renseignements sur chaque régime de retraite figurant dans la base de données sont mis à jour chaque fois qu’une nouvelle évaluation actuarielle de la capitalisation est effectuée au titre du régime. 

Des prévisions de la situation financière de chaque régime sont établies en fonction de sa plus récente date d’évaluation, ce qui reflète l’accumulation estimative des prestations par les participants actifs, les paiements estimatifs de prestations aux retraités et aux bénéficiaires, une provision pour intérêts, une estimation de l’incidence des changements de taux d’intérêt, des estimations des cotisations de l’employeur et de l’employé (le cas échéant) et des rendements prévus des placements en fonction de la composition des placements visée, en présumant que la composition cible pour chaque régime demeure la même au cours de la période de projection. Les rendements des placements utilisés dans les projections sont fondés sur les rendements indiciels des catégories d’actif spécifiées comme catégories d’actif cibles des régimes individuels (ou qui s’en rapprochent étroitement).   

À propos de Mercer

Mercer, une société de Marsh McLennan (NYSE : MMC), est un chef de file mondial qui aide ses clients à atteindre leurs objectifs d’investissement, à façonner l’avenir du travail et à améliorer la santé et la retraite de leurs employés. Marsh McLennan est un chef de file mondial en services professionnels dans les domaines du risque, de la stratégie et du capital humain, et conseille des clients dans 130 pays dans quatre entreprises : MarshGuy CarpenterMercer et Oliver Wyman. Avec des revenus annuels de 23 milliards de dollars et plus de 85 000 collègues, Marsh McLennan aide à bâtir la confiance pour prospérer grâce au pouvoir de la perspective. Pour en savoir plus, visitez mercer.com ou suivez nous sur LinkedIn et X.

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