Réponse de Mercer : Budget fédéral 2019 

Le 19 mars, le gouvernement fédéral a déposé son budget de 2019, le dernier avant l’élection générale prévue d’octobre. Le budget a souligné l’engagement déclaré du gouvernement à aider la classe moyenne, avec plusieurs nouvelles initiatives dans des domaines clés tels que la formation des compétences, le logement, les aînés et l’assurance-médicaments.

Le gouvernement espère que de nombreux éléments du budget 2019 plairont aux électeurs, mais les employeurs en ressentiront les effets. Bien que certaines mesures nécessitent une action immédiate, l’impact des autres – et donc la réaction de l’employeur – dépendra de la façon dont ces mesures sont finalement mises en œuvre.  Mercer continuera de surveiller et de fournir des conseils tout au long de ce processus.

Pharmacare : Toujours en attente

Le budget de 2019 a réaffirmé le plan du gouvernement pour aller de l’avant avec un programme national d’assurance-médicaments. Comme prévu, il n’a pas fourni de détails spécifiques au-delà de ce qui a déjà été annoncé dans le rapport provisoire du Conseil consultatif sur la mise en œuvre du régime national d’assurance-médicaments. Ce manque de précisions pose de nombreuses questions, notamment sur la question de savoir s’il y aura un régime public universel d’assurance médicaments à payeur unique ou un modèle de réduction des lacunes axé sur une collaboration étroite entre les régimes publics et privés sur la couverture des médicaments sur ordonnance.

Mercer est heureuse de constater que le gouvernement a reconnu que les employeurs considèrent les régimes privés d’assurance médicaments comme un outil important pour attirer les employés et promouvoir la santé et la productivité au travail. Il a également reconnu nos préoccupations concernant les médicaments à coût élevé et la durabilité des régimes des employeurs, comme indiqué dans notre rapport Healthcare at the Crossroads : Modèle de Mercer pour le régime d’assurance-médicaments canadien.

Avant le rapport final du Conseil consultatif, le gouvernement a confirmé son intention de créer l’Agence canadienne des médicaments pour évaluer l’efficacité des nouveaux médicaments et négocier les prix des médicaments sur ordonnance.  Il a également l’intention de créer une liste nationale de médicaments qui constituerait une liste complète et fondée sur des données probantes de médicaments prescrits et, à plus long terme, une stratégie nationale pour les médicaments à coût élevé pour les maladies rares. Le gouvernement affirme qu’il travaillera avec les provinces, les territoires et les autres intervenants sur ces initiatives, et Mercer continue de croire que les promoteurs de régimes privés doivent être inclus dans cette conversation.

Options d’achat d’actions : Avantage fiscal plafonné (pour certains)

Le budget de 2019 propose un changement au traitement fiscal de certaines options d’achat d’actions émises par des « grandes entreprises matures et établies depuis longtemps » afin de l’harmoniser davantage avec les règles américaines actuelles pour les options similaires. Cela placerait un plafond annuel de 200 000 $ sur les options d’achat d’actions admissibles à un traitement fiscal préférentiel, en fonction de la valeur des actions sous-jacentes au moment de l’octroi. Les changements ne s’appliqueraient qu’à l’avenir et non aux options d’achat d’actions accordées aux employés avant l’annonce des propositions législatives. Il est important de noter que ces changements ne s’appliqueraient pas non plus aux « entreprises en démarrage » ou aux «  entreprises canadiennes en croissance rapide ».

Pour les entreprises touchées, cela peut entraîner une urgence d’émettre des options avant la publication de la loi, ainsi qu’un report de certaines attributions de régime unitaire dans l’espoir d’une (nouvelle) déduction fiscale des sociétés.

Nous croyons que les entreprises touchées devront également explorer d’autres façons d’atténuer l’effet de ce changement afin de continuer à attirer et à retenir les talents clés.

Nous notons que l’augmentation des revenus d’ impôt des particuliers peut être compensée par une réduction des revenus d’ impôt des sociétés, car les sociétés pourront demander une déduction fiscale sur le règlement des options émises au-delà du plafond. Cela peut également permettre aux sociétés de déduire le coût des régimes d’unités réglés par actions (comme les unités d’actions assujetties à des restrictions ou les « UAR »).

Le budget promet d’autres détails avant l’été  2019.

L’avenir du travail : Apprentissage continu

Un nouveau programme de formation annoncé dans le budget de 2019 vise à soutenir les travailleurs qui cherchent à moderniser leurs compétences pour l’avenir du travail et à renforcer la tendance à mettre les employés au « siège du conducteur » de leur propre carrière.

Le nouveau crédit de formation canadien non imposable offrirait aux travailleurs admissibles âgés de 25 à 64 ans un solde de crédit de 250 $ par année (jusqu’à concurrence d’une limite à vie de 5 000 $) pour rembourser jusqu’à la moitié des coûts liés à la participation à un cours ou à l’inscription à un programme de formation. Une nouvelle prestation de soutien à la formation, qui devrait être lancée à la fin de 2020, compléterait le crédit en fournissant jusqu’à quatre semaines de soutien au revenu aux travailleurs en congé de formation par le biais du système d’assurance-emploi (AE). Les gouvernements provinciaux devront ajuster les normes d’emploi pour assurer la protection de l’emploi pendant ces congés de formation.

Malgré le soutien du programme, le fait de s’absenter du travail pour donner une nouvelle formation continuera de remettre en question les budgets personnels des employés et de mettre les organisations au défi d’obtenir les talents dont elles ont besoin. Ces nouveaux avantages en matière de formation ajouteront également de la complexité pour les employeurs et augmenteront les taux d’assurance-emploi, bien que les petites entreprises aient accès à au moins une remise partielle.

Régimes de retraite : Aborder la décumulation

Le budget de 2019 propose de permettre deux nouveaux types de rentes afin d’offrir aux Canadiens une plus grande flexibilité dans la gestion de leur épargne-retraite, une mesure que nous accueillons favorablement.

Une rente viagère différée avancée (ALDA) serait une rente commençant à être servie jusqu’à l’âge de 85 ans au lieu de l’âge de 71 ans, conformément aux règles actuelles. Une ALDA peut être souscrite auprès de régimes comme un REER, un FERR, un RPDB, un RPAC et un RPAC à cotisations déterminées, sous réserve d’une limite à vie de 150 000 $.

Une rente viagère à paiement variable (Variable Payment Life Annuity, VPLA) serait une rente variable fournie par les RPAC et les RPAC à cotisations déterminées. Les paiements en vertu d’une LPV varieraient en fonction du rendement des placements et de l’expérience de mortalité des rentiers. Un fonds distinct devra être établi en vertu du régime pour recevoir les transferts des comptes des participants et fournir les VPLA.

Les ALDA et les VPLA représentent des améliorations importantes dans les options de décumulation pour les retraités. L’ALDA permettra aux participants de reporter une partie de leur revenu de retraite à un moment où ils en ont besoin, tandis que la VPLA leur permettra d’avoir un flux de revenu viager grâce à un arrangement collectif sans le coût d’achat d’une rente.

Comme c’est le cas pour tout régime à cotisations déterminées, le risque associé à une entente de non-divulgation demeure avec le participant au régime, et les administrateurs devront être à l’aise pour assumer la responsabilité de la gestion de ces actifs communs. Les provinces doivent également être à bord, car la législation sur les régimes de retraite des normes minimales devra être modifiée afin d’offrir ces deux options.

Pour les régimes à prestations déterminées, le budget de 2019 propose d’introduire une décharge complète sur l’achat de rentes de régimes enregistrés au niveau fédéral, qui sera conforme aux règles déjà en place pour les régimes enregistrés dans la plupart des provinces. Il a également l’intention de rendre les procédures d’insolvabilité plus transparentes et de donner aux tribunaux la possibilité d’examiner les paiements versés aux cadres supérieurs avant l’insolvabilité d’un promoteur de régime à prestations déterminées. Nous continuons toutefois d’être déçus que le gouvernement n’ait pas agi sur deux autres préoccupations politiques pressantes : un examen du financement du régime de retraite à prestations déterminées pour les employeurs sous réglementation fédérale et la mise en œuvre de règles pour les régimes de retraite à prestations cibles.

Fiducies de santé et de bien-être : Sur la voie de la fin

Le budget de 2019 a confirmé l’intention du gouvernement de procéder aux mesures fiscales annoncées dans le budget de 2018 afin de faciliter la conversion des fiducies de santé et de bien-être en fiducies de santé pour les employés.
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