Élections américaines de 2024 : Conséquences potentielles pour les portefeuilles 

Alors que les élections américaines approchent le 5 novembre, le paysage politique est marqué par une incertitude importante, les courses présidentielles et du Congrès étant très compétitives. Les sondages d’opinion suggèrent une élection très contestée entre la vice-présidente Kamala Harris et l’ancien président Donald Trump. La présente note fournit une analyse des dernières données de sondage, en se concentrant sur la course présidentielle et en évaluant les politiques éventuelles qui peuvent avoir des conséquences importantes pour les marchés financiers, selon l’issue de l’élection.

Les données de sondage suggèrent une course extrêmement serrée pour la présidence. Bien que la vice-présidente Harris obtienne actuellement le soutien populaire, le Collège électoral, qui détermine finalement la présidence, présente une image différente. Harris devrait obtenir 226 votes de grands électeurs dans les États classés comme "sûrs ou proches," tandis que l’ancien président Trump devrait obtenir 219 votes dans des catégories semblables. Les deux candidats doivent obtenir 270 votes des grands électeurs pour obtenir la présidence. Le résultat de l’élection risque de dépendre de plusieurs États pivots clés, notamment le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie, la Pennsylvanie étant particulièrement cruciale en raison du nombre important de grands électeurs. Une perte en Pennsylvanie pourrait affaiblir considérablement les chances de victoire pour l’un ou l’autre des candidats.

Les courses pour le Sénat et la Chambre des représentants sont tout aussi compétitives, les sondages d’opinion suggérant qu’une vague "rouge (contrôle républicain de la présidence, du Sénat et de la Chambre) ou une vague" bleue (contrôle démocratique) reste plausible. Une vague rouge est un peu plus probable compte tenu du nombre de sièges démocratiques au Sénat qui sont considérés comme vulnérables. Le contrôle du Congrès est essentiel pour la prochaine administration, car il a une incidence directe sur l’environnement législatif et la capacité à adopter des réformes politiques importantes. Même avec le contrôle des deux chambres du Congrès, cependant, la dynamique à l’intérieur du parti et les contraintes procédurales pourraient tempérer l’adoption d’une législation radicale.

Les plateformes politiques des deux principaux candidats présentent des contrastes marqués, en particulier dans les domaines de la fiscalité, de la réglementation et du commerce, ce qui pourrait avoir des conséquences variables pour l’économie en général et les marchés financiers.

La vice-présidente Harris a formulé des plans pour élargir les programmes de services sociaux, annuler la dette supplémentaire des prêts étudiants et poursuivre la réduction des prix des médicaments. Ces initiatives sont complétées par des augmentations d’impôt proposées sur le revenu des sociétés, des particuliers et les gains en capital. Bien que ces mesures fiscales puissent réduire le revenu disponible des ménages, les dépenses associées aux programmes sociaux peuvent aider à compenser une partie du ralentissement économique potentiel.

À court terme, les conséquences sur les marchés des politiques de Harris devraient être modestes, car elles représentent la poursuite des politiques actuelles de l’administration. Sa position sur les échanges commerciaux, qui comprend le maintien des tarifs sur les marchandises chinoises et l’augmentation possible des tarifs sur les secteurs stratégiques, pourrait légèrement accroître l’inflation, mais il est peu probable qu’elle ait une incidence substantielle sur l’économie ou sur les marchés.

La plateforme de l’ancien président Trump, en revanche, présente des propositions plus drastiques et ayant des conséquences potentiellement importantes sur les marchés. Ses plans comprennent la réduction de l’impôt des sociétés, à un niveau aussi bas que15 %, ce qui provoquerait probablement une augmentation substantielle des bénéfices des sociétés et des marchés boursiers. De plus, son approche réglementaire devrait être plus permissive, soutenir davantage les intérêts du milieu des affaires et potentiellement stimuler la croissance économique.

Cependant, sa position sur les échanges commerciaux, en particulier sa proposition d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les importations en provenance de la Chine et d’autres pays, pourrait entraîner une hausse de l’inflation, un ralentissement de la croissance économique et une diminution de la confiance des entreprises. Ces mesures protectionnistes, bien qu’elles visent à renforcer les industries nationales, peuvent renforcer le dollar américain, minant les avantages concurrentiels que les tarifs sont conçus pour atteindre. Le désir de Trump d’exercer plus d’influence sur la Réserve fédérale pose également un risque potentiel pour la confiance des marchés, en particulier si de telles actions étaient perçues comme menaçant l’indépendance de la banque centrale.

^{* Disponible en anglais seulement}