Un nouveau chapitre commence

En route vers la COP29 : L’heure est à la transition ─ le point sur la situation 

Comment les portefeuilles des investisseurs peuvent-ils soutenir la transition climatique?

Pour Mercer, « L’heure est à la transition » [1]signifie aller au-delà des cibles de réduction des émissions. L’approche systémique de Mercer en matière d’investissement en faveur d’un avenir carboneutre intègre les risques physiques et l’adaptation au climat, le capital naturel, l’économie circulaire et la notion de budgets carbone justes, qui, selon nous, soutiendront la mobilisation du financement vers les pays en développement et favoriseront une transition réelle.

Historiquement, les investisseurs ont plutôt privilégié une approche d’atténuation en évitant certains placements pour participer à la réduction des émissions de carbone. Toutefois, une meilleure évaluation de l’investissement de transition exige de tenir compte de diverses approches de placement, y compris l’actionnariat actif, la répartition des placements et l’intégration de la transition dans la prise de décision en matière de placements. Dans notre article, nous soulignons le paradoxe où les portefeuilles parviennent à une réduction des émissions de carbone dans un contexte de hausse de ces émissions à l’échelle mondiale.

Les investisseurs disposent de plus en plus d’options pour investir dans des entreprises et des occasions qui répondent à une définition plus large de la transition climatique. Dans les faits, les investissements globaux dans les fonds climatiques ces dernières années sont plus faibles qu’avant 2023 et génèrent des rendements moins élevés en raison de la conjoncture plus difficile, ce qui refroidit l’intérêt des investisseurs.

La toile de fond mondiale de l’«heure est à la transition» 

Les scientifiques sonnent l’alarme : la planète atteint des points de basculement en matière de climat et de biodiversité qui auront des répercussions considérables sur tout et tout le monde. Le créneau permettant d’éviter ces points de basculement par le biais de réformes politiques et d’investissements appropriés demeure ouvert, mais il disparaîtra rapidement.  (Groupe d’experts internationaux du G20, 2023)

Le financement est un thème central de la 29e Conférence des Parties (COP29) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui se tiendra à Bakou,[2]  dans un contexte où les progrès en matière de transition climatique se font plutôt limités. 

  • Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a prévenu que, dans les scénarios évalués, pour limiter le réchauffement à environ 1,5 °C (2,7 °F), les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent atteindre leur maximum en 2025 au plus tard et être réduites de 43 % d’ici à 2030». [3]
  • Le monde n’est pas sur la bonne voie pour maintenir les hausses mondiales des températures sous la barre des 1,5 °C.
  • Les progrès en matière de transition climatique ont été inéquitables, les marchés émergents demeurant à la traîne des marchés développés en ce qui a trait au financement des mesures d’adaptation et de transition.

À Bakou, les négociateurs et les parties prenantes se concentreront sur l’augmentation du soutien financier pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD), conformément à la cible de la COP29.

Les parties prenantes s’efforceront également de définir un nouvel objectif en matière de financement climatique afin de soutenir le financement de mesures mondiales pour le climat, puisque l’objectif de 100 G$ fixé en 2009 pour 2020 n’a pas été atteint. Pour les 198 pays signataires de l’Accord de Paris, la question demeure la vitesse à laquelle ils devront mobiliser des fonds pour soutenir les pays en développement, en particulier dans le cadre du nouvel objectif collectif quantifié (NCQG) pour le financement climatique.[4]

Le mécanisme du Fonds pour le financement de l’action climatique à l’échelle mondiale sera un élément fondamental de l’ordre du jour de la COP29 qui sera axé sur les mesures, afin de concrétiser ces ambitions. Pour le développement continu du Fonds pour les pertes et dommages, les parties prenantes chercheront à déterminer les lacunes prioritaires et les stratégies pour y répondre, afin de garantir que les populations les plus vulnérables au changement climatique puissent être protégées grâce à de nouvelles sources de financement novatrices.

Dans ce contexte, peu de mesures incitent les investisseurs à concrétiser les ambitions politiques et d’investissement de la COP29, notamment en leur permettant d’investir dans des actifs à plus haut risque et à plus forte intensité carbone dans des économies en développement et émergentes – sans être pénalisés – ce qui permettrait de combler les écarts de financement entre les pays développés et les pays en développement. Les investisseurs du secteur privé devront jouer un rôle clé dans l’atteinte des objectifs de la COP29.

L’approche de Mercer en matière de transition climatique 

Mercer travaille de pair avec des investisseurs institutionnels du monde entier afin de soutenir la définition d’objectifs climatiques et l’élaboration de stratégies pour une trajectoire de transition. Grâce à notre collaboration, les investisseurs peuvent respecter les normes les plus récentes en matière d’intégration climatique afin d’atténuer les risques climatiques et de maximiser les occasions liées au climat.

Pour intégrer des objectifs de transition plus étendus – notamment les risques physiques et l’adaptation au climat, le capital naturel, l’expansion de l’économie circulaire et la notion de budgets carbone équitables – nous travaillons avec les investisseurs pour mettre en œuvre des stratégies qui vont au-delà des simples objectifs de réduction des émissions.

Les investisseurs évaluent leur positionnement actuel et leur trajectoire carboneutre à l’aide de l’outil Analytique de la transition climatique (ACT) de Mercer, qui utilise l’analyse ascendante des portefeuilles pour évaluer dans quelle mesure les placements sont bien (ou mal) alignés sur la transition climatique, en analysant les risques climatiques « gris », les occasions de transition « vertes » et les actifs « entre les deux » dans la répartition des placements. Cette analyse guide la prise de décision par rapport aux catégories d’actif, aux secteurs d’activité et aux entreprises sous-jacentes au fil du temps.

Concrétiser les ambitions 

Pour Mercer, la transition climatique réelle dans les portefeuilles institutionnels peut être soutenue par trois approches adoptées par les investisseurs : 

Une meilleure évaluation et une compréhension plus approfondie des émissions du portefeuille peuvent être obtenues grâce à une analyse de la répartition et à la reconnaissance que les émissions de portées 1, 2 et 3 sont nécessaires pour évaluer plus précisément les voies de décarbonation, dans un contexte où les tendances des émissions et les risques systémiques sont plus étendus. Aujourd’hui, les mesures de l’intensité carbone des portefeuilles peuvent permettre de présenter de meilleures mesures, au détriment des progrès réels. Nous observons une diminution des mesures d’intensité climatique dans un contexte de hausse des émissions mondiales. Ce paradoxe exige plus d’attention ─ et de mesures ─ de la part des investisseurs. 

Une évaluation prospective de la capacité de transition des portefeuilles de placement, qui s’appuie sur une analyse ascendante, et des approches qualitatives peuvent aider les investisseurs à classer les mesures à prendre par ordre de priorité pour l’ensemble de leurs placements.

La détermination des thèmes les plus cruciaux pour favoriser une transition climatique durable, et le niveau auquel ils peuvent être investis aujourd’hui, soutiendront la demande et la conception de stratégies de transition dans ce but. 
L’investissement dans la « transition aujourd’hui » va au-delà de l’adoption de simples objectifs d’atténuation des émissions dans la mise en œuvre de la transition climatique dans les portefeuilles. En effet, il faut intégrer les risques physiques et l’adaptation au climat, le capital naturel, l’économie circulaire et la notion de budgets carbone équitables, facteurs qui, selon nous, favoriseront la mobilisation du financement dans les pays en développement et mèneront à une transition concrète.  

L’heure est à la transition ─ le point sur la situation

Dans ce document, nous présentons trois approches de transition de portefeuille adoptées par des investisseurs et évaluons la manière dont les investisseurs institutionnels abordent la politique en matière de risques climatiques et l’investissement en faveur d’une économie carboneutre. 
Disponible en anglais seulement
À propos de l’auteur(s)
Helga Birgden

Présidente mondiale, Investissement durable

Andrew Lilley

Chef des investissements durables, Europe continentale

Marguerite Dubois

Analyste en investissement responsable

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