L’évolution des fonds à date cible : Un appel à l’action pour les promoteurs de régimes

 

Intérêts composés - Cinquième numéro

31 octobre 2024

Voici le cinquième numéro d’Intérêts composés, qui présente le point de vue de Mercer sur les marchés financiers, la gestion d’actifs et la manière dont vous pouvez tirer le maximum de vos portefeuilles de placements.

Dans ce numéro, nous nous attardons aux fonds à date cible, plus précisément à leur évolution et à l’incidence des nouvelles lignes directrices de l’Association canadienne des organismes de contrôle des régimes de retraite (ACOR) sur les responsabilités fiduciaires des promoteurs de régimes. 

Au cours des 20 dernières années, les fonds à date cible sont devenus la pierre angulaire de la planification de la retraite au Canada. Ils représentent aujourd’hui plus de 70 % de l’actif des régimes de capitalisation. La facilité d’utilisation de ces fonds a contribué à simplifier les décisions de placement des Canadiens, ce qui a entraîné leur popularité croissante. Or, le contexte du domaine des placements ne cesse d’évoluer, et les promoteurs de régimes ont la responsabilité fiduciaire d’améliorer leur surveillance des fonds à date cible afin de répondre aux besoins changeants des participants à leurs régimes. 

L’évolution des fonds à date cible – un contexte de placement en mutation

Au début des années 2000, les fonds à date cible se sont imposés comme une solution pour aider les participants à gérer les aspects complexes de la planification de la retraite. Au lieu d’avoir à choisir des placements individuels, les participants pouvaient alors s’en remettre à une stratégie de placement préétablie s’ajustant au fil du temps, à mesure qu’ils approchaient de la retraite. Alors qu’à l’origine, ils se concentraient principalement sur les actions et les titres à revenu fixe, les gestionnaires de fonds à date cible ont peu à peu élargi la composition de l’actif de ces fonds pour y inclure des catégories d’actifs non traditionnelles.

De nos jours, plusieurs gestionnaires de fonds à date cible intègrent l’immobilier, les infrastructures et les produits de base dans leurs fonds, et certains d’entre eux envisagent également l’ajout des marchés privés, ainsi que d’autres types de placements non traditionnels. Si le recours à ces catégories d’actifs permet d’améliorer la diversification et l’efficacité des portefeuilles, il incombe aux gestionnaires de fonds à date cible de trouver le juste équilibre entre ces avantages et les besoins en liquidité. 

L’importance du contrôle diligent

L’évolution du contexte des fonds à date cible renforce la nécessité d’effectuer un contrôle diligent continu à l’égard de ces fonds. Il se peut que le gestionnaire de fonds à date cible choisi il y a de nombreuses années par le promoteur d’un régime d’épargne-retraite collectif ne soit plus le meilleur candidat. Les promoteurs de régimes doivent évaluer si leurs fonds à date cible demeurent pertinents dans un contexte changeant. 

Une surveillance adéquate va au-delà d’un simple examen du rendement. La ligne directrice n° 3 – Lignes directrices pour les régimes de capitalisation récemment publiée par l’ACOR clarifie que les promoteurs de régimes ont la responsabilité d’examiner les options des régimes, y compris les choix de placement par défaut. La nouvelle ligne directrice de l’ACOR fournit aux promoteurs un cadre utile à prendre en compte au moment d’examiner les options d’un régime :

  • Objectif du régime de capitalisation et résultats attendus pour les participants : L’option par défaut du fonds à date cible correspond-elle aux objectifs du régime et à ceux des participants? 
  • Caractère concurrentiel et raisonnable des frais : Les frais facturés par le fonds à date cible sont-ils concurrentiels et offrent-ils une valeur ajoutée appropriée aux participants? 
  • Profil démographique et comportement observé des participants de régime de capitalisation : Y a-t-il eu un changement dans le profil démographique ou le comportement des participants qui rend nécessaire la modification des options par défaut? 
  • Degré de diversification : L’option par défaut du fonds à date cible offre-t-elle une diversification suffisante entre les catégories d’actifs pour atténuer efficacement le risque? 
  • Liquidité de l’option par défaut : L’option par défaut du fonds à date cible fournit-elle un degré de liquidité suffisant pour répondre aux besoins des participants? 

Un appel à l’action pour les promoteurs

Alors que le contexte des placements continue de se transformer, les fonds à date cible évoluent également. Les promoteurs de régimes doivent donc se montrer assidus dans l’examen des fonds à date cible qu’ils proposent pour s’assurer que ceux-ci demeurent pertinents et efficaces. Par ailleurs, la récente révision des lignes directrices pour les régimes de capitalisation met en lumière la nécessité de revoir les processus de gouvernance. Il s’agit de prioriser les aspects des régimes de capitalisation qui ont une grande incidence sur les résultats pour les participants.

Nous pouvons vous aider à vous y retrouver dans le secteur en évolution des fonds à date cible et à rester au fait des attentes changeantes des organismes de réglementation. Communiquez avec nous dès aujourd’hui pour amorcer le processus.

Les marchés financiers d’aujourd’hui

Quelle année nous avons connue! Les marchés boursiers mondiaux ont terminé le troisième trimestre en beauté, marquant ainsi la fin d’une période de 12 mois remarquable. Le S&P 500 s’est démarqué en produisant un rendement impressionnant de 36,0 %1 sur 12 mois, principalement grâce aux progrès de l’intelligence artificielle et aux rendements exceptionnels de sociétés telles que le fabricant de puces NVIDIA. Pour sa part, l’indice composé S&P/TSX a également fait preuve de vigueur, enregistrant un rendement de 26,7 %1 au cours de la même période.

Aux États-Unis, l’activité économique demeure résiliente malgré les craintes d’une récession imminente. Au deuxième trimestre, le PIB a enregistré une solide croissance de 3,0 %2, qui renforce l’idée d’un atterrissage en douceur de l’économie. En revanche, sur d’autres marchés mondiaux, la croissance a été plus modeste. Au Canada, par exemple, bien que le PIB ait présenté un taux de croissance respectable de 2,1 %2 au deuxième trimestre, le PIB par habitant est en baisse en raison de la croissance rapide de la population, qui a dépassé la croissance de l’économie dans son ensemble.

Sur une note plus positive, les taux d’inflation dans les économies développées fléchissent, comme nous l’avions prévu. Au Canada, l’indice global des prix à la consommation (IPC) n’a augmenté que de 1,6 %1 d’une année à l’autre en septembre, notamment en raison de la baisse des prix de l’essence. Cette tendance a ouvert la voie à de nouvelles réductions de taux par la Banque du Canada, dont la plus récente baisse de 50 points de base annoncée en octobre. Aux États-Unis, la Réserve fédérale a entamé son cycle de réduction avec une baisse de 50 points de base en septembre, l’inflation se rapprochant de la cible de 2 %.

La conviction que la Réserve fédérale et d’autres banques centrales d’économies développées maintiendront des politiques visant l’atteinte de cette cible constitue un facteur clé de la désinflation à court terme et de la stabilité à long terme des attentes concernant l’inflation. Le maintien de cet engagement à l’égard de la crédibilité établit une distinction cruciale entre le contexte économique actuel des États-Unis et du Canada et celui des économies qui ont subi une inflation durablement élevée.

De nombreuses incertitudes continuent toutefois de planer. C’est le cas, notamment, de l’élection présidentielle américaine à venir et des tensions persistantes au Moyen-Orient. Selon la manière dont les répercussions potentielles sur l’économie des politiques adoptées sont perçues, ces facteurs pourraient accroître la volatilité des marchés, en particulier avant et après l’élection. 

À ce jour, l’issue de l’élection présidentielle reste incertaine, de même que le sort de différentes politiques. La personne élue à la présidence aura besoin du soutien du Congrès pour adopter la plupart des mesures, bien que certaines – en particulier celles liées aux droits de douane – puissent être mises en œuvre par l’intermédiaire du pouvoir exécutif, ce qui pourrait avoir des conséquences pour le commerce mondial et pour les relations entre le Canada et les États-Unis. Par ailleurs, toute remise en question significative de l’indépendance des autorités monétaires telles que la Réserve fédérale américaine pourrait miner la crédibilité et, ce faisant, entraîner une plus grande volatilité des attentes en matière de croissance économique et d’inflation. Les effets d’une telle tournure des événements, même si elle est moins probable, seraient certainement ressentis au Canada et ailleurs dans le monde.

Source : Bloomberg – octobre 2024

Source : Bloomberg – octobre 2024, taux annuel corrigé des variations saisonnières d’un trimestre à l’autre

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