Les millénariaux qui n’ont pas les moyens d’accéder à la propriété devront épargner un montant 50 % plus élevé que ceux qui sont propriétaires, pour prendre leur retraite.
Le 12 avril 2023
Canada, Montréal
Selon un nouveau rapport d’une firme internationale de conseil, les millénariaux qui sont propriétaires jouissent d’un avantage considérable en matière de préparation à la retraite.
TORONTO – Les millénariaux qui sont locataires pendant toute leur carrière devront épargner un montant 50 % plus élevé que ceux qui sont propriétaires pour disposer d’un revenu mensuel suffisant à la retraite, selon l’édition 2023 du Baromètre du degré de préparation à la retraite de Mercer.
D’après cette nouvelle analyse, pour toucher un revenu raisonnable à la retraite, un millénarial qui est locataire pendant toute sa carrière devra épargner un montant équivalent à huit fois son salaire pour être prêt pour la retraite, qu’il pourra prendre à 68 ans. Un millénarial qui possède sa propriété devra quant à lui mettre de côté seulement 5,25 fois son salaire, et il pourra prendre sa retraite trois ans plus tôt, soit à 65 ans.
Une fois à la retraite, les propriétaires n’ont pas à payer autant. Le fait d’être propriétaire procure également une flexibilité aux retraités, qui ont la possibilité d’accéder à une grande somme d’argent en vendant leur propriété. À l’inverse, les locataires doivent payer un loyer chaque mois, sans quoi ils risquent l’éviction, qu’ils aient 25 ans ou 85 ans.
Alors que le coût de la vie continue de grimper et que l’accessibilité à la propriété continue de diminuer, de nombreux millénariaux, exclus du marché immobilier pour de bon, pourraient se résigner à demeurer locataires. La question de l’endettement s’ajoute aux difficultés liées à la retraite. En effet, l’augmentation du coût de la vie alourdit l’endettement des consommateurs, empêchant bien des travailleurs d’épargner pour une mise de fonds ou leur retraite.
L’avantage de participer à un régime d’employeur
L’analyse ci-dessus repose sur l’hypothèse selon laquelle un travailleur millénarial qui gagne un salaire de départ de 60 000$ bénéficie d’une cotisation annuelle totale de 10 % de son salaire à un régime d’épargne. C’est un niveau d’épargne qui peut être difficile à atteindre pour bon nombre de jeunes travailleurs.
Les régimes d’employeur qui prévoient une contrepartie patronale rendent toutefois cela possible : les employés qui participent à ces régimes voient leur capacité d’épargne augmenter, ce qui les aide à atteindre des objectifs d’épargne plus importants.
Les employeurs qui souhaitent améliorer le bien-être financier de leurs employés et, du même coup, accroître la productivité et la fidélisation les mobiliseront davantage en offrant des cotisations de contrepartie.
N’ayez pas peur du risque
Certains millénariaux ressentent une pointe d’envie à l’égard de leurs homologues de la génération du baby-boom, qui sont souvent plus riches, ayant bénéficié de dizaines d’années de plus-value dans l’immobilier. Toutefois, dans le contexte macroéconomique actuel, de nombreux baby-boomers – proches de la retraite – voyant le faible rendement des marchés financiers, combiné à la hausse de l’inflation et du coût de la vie, pourraient être tentés de fuir le risque.
Selon l’analyse de Mercer, cela constituerait une grave erreur.
Un baby-boomer qui fêterait son 65e anniversaire de naissance aujourd’hui aurait connu un très mauvais rendement sur les marchés boursiers en 2022. En effet, un portefeuille équilibré type a enregistré un rendement moyen de -10 % ou moins au cours de l’année, selon sa composition. En réaction à des rendements aussi faibles, un investisseur pourrait être tenté de vendre des actions pour investir dans des actifs présentant un risque moins élevé, comme les certificats de placement garanti (CPG). Cependant, s’il se prive du potentiel de croissance qu’offre un portefeuille diversifié, cet investisseur sera beaucoup plus susceptible de manquer de fonds avant la fin de sa vie – ou de devoir travailler plus longtemps afin d’être prêt pour la retraite. Un investisseur qui change sa stratégie au profit d’un placement garanti pendant les trois premières années de sa retraite fait augmenter sa probabilité de manquer de fonds à la retraite de 10 %, comparativement à un investisseur qui maintient le cap dans un portefeuille équilibré.
Plusieurs options s’offrent aux travailleurs qui approchent de la retraite et qui cherchent à préserver leur richesse : ils peuvent travailler plus longtemps ou encore retarder le début du versement de prestations gouvernementales comme celles du Régime de pensions du Canada (RPC) ou de la Sécurité de la vieillesse (SV). Cela fait augmenter les prestations mensuelles, ce qui permet au retraité de disposer d’une source de revenu plus importante et de jouir d’une meilleure protection contre l’inflation. Commencer à recevoir les prestations du RPC et de la SV à 70 ans plutôt qu’à 65 ans fait diminuer de près de 15 % la probabilité de manquer de fonds pendant la retraite.
À propos du Baromètre du degré de préparation à la retraite de Mercer
Le Baromètre évalue l’âge auquel différents particuliers types peuvent bénéficier d’une retraite confortable grâce à leur participation à un régime d’épargne-retraite, tel un régime CD, offert par un employeur et à des prestations offertes par les gouvernements (RPC/RRQ/SV).
Les renseignements ci-dessus reposent sur l’analyse de la préparation à la retraite de Mercer, fondée sur les données des bases et les outils exclusifs de Mercer. Le modèle associé aux millénariaux repose sur l’hypothèse selon laquelle un travailleur commence à épargner pour sa retraite à 25 ans, avec un salaire de départ de 60 000 $, et investit dans un fonds équilibré au moyen de cotisations correspondant à 10% de son salaire grâce à un régime d’épargne-retraite en milieu de travail. Le modèle associé aux baby-boomers repose sur l’hypothèse selon laquelle un travailleur prend sa retraite à 65 ans, avec un salaire annuel de 80 000 $, et épargne à un taux de 10 % depuis 20 ans.
Le Baromètre considère qu’un individu est prêt pour sa retraite à l’âge où il a accumulé assez de fonds pour commencer à décaisser un niveau de revenu approprié (66 % du revenu avant retraite pour les baby-boomers, et 69 % pour les millénariaux) avec une probabilité de 75 % de ne pas manquer de fonds avant le décès. Les prestations gouvernementales sont comprises.