Un nouveau chapitre commence

Soutenir la santé mentale des collaborateurs : un enjeu essentiel 

Stress, inquiétudes financières, solitude, sécurité personnelle, santé physique et la liste est longue. 

Depuis quatre ans, nos recherches montrent que la détérioration de la santé mentale ou émotionnelle figure parmi les 5 principales préoccupations des salariés, en particulier chez les plus jeunes générations. Notre enquête « Santé à la carte » 2025 révèle que près d’un salarié sur deux,  tous âges confondus, s’inquiète d’une dégradation de sa santé physique, mentale ou cognitive.

Ces données mettent en lumière l’importance cruciale de la Journée mondiale de la santé mentale en tant que rappel pour les entreprises de placer le bien-être des collaborateurs au cœur de leurs priorités.

Le défi croissant de la solitude

Malgré une hyperconnexion sans précédent dans un environnement professionnel de plus en plus numérique, près de 4 salariés sur 10 dans le monde déclarent éprouver un sentiment de solitude (36 %), selon l’enquête Santé à la carte 2025 de Mercer Marsh Benefits (MMB). Cette observation met en évidence les liens étroits entre les différents aspects de la santé mentale : la solitude, notamment, est corrélée à une dégradation du bien-être psychologique, à une augmentation du niveau de stress et à l’apparition de troubles physiques associés.

Le télétravail présente indéniablement des avantages, tels que la réduction des frais de transport et une plus grande flexibilité, mais il peut également accentuer le risque d’isolement social, souvent lié à des troubles comme la dépression et l’anxiété. Par ailleurs, notre enquête Santé à la carte 2025 révèle que les salariés en télétravail disposent de moins d’informations que leurs homologues en présentiel ou en mode hybride concernant l’accès aux avantages sociaux proposés par l’entreprise. Il est donc crucial d’assurer une communication claire et transparente sur ces offres. Parallèlement, promouvoir une culture d’engagement et de connexion constitue un levier essentiel pour accompagner les collaborateurs dans la gestion de la solitude et de l’isolement social. Encourager les interactions, qu’elles soient virtuelles ou en présentiel, notamment à travers le mentorat, les programmes d’entraide entre pairs, les initiatives de cohésion d’équipe et les activités sociales, s’avère également bénéfique pour renforcer le lien social au sein de l’organisation.

Le maintien de la santé cognitive et la prévention du déclin des capacités cérébrales

La santé cognitive joue un rôle fondamental dans la productivité, la prise de décision et l’innovation au sein des organisations. Pourtant, selon notre enquête Santé à la carte 2025, 46 % des salariés expriment des préoccupations liées au déclin cognitif, notamment des troubles de la mémoire et une réduction des capacités de réflexion. Ces enjeux soulignent l’importance d’intégrer des stratégies de prévention et de soutien pour préserver les fonctions cognitives des collaborateurs. 

Les entreprises disposent de leviers concrets pour favoriser la santé cérébrale de leurs collaborateurs. Il s’agit notamment d’encourager la stimulation cognitive par des exercices mentaux réguliers, de promouvoir l’apprentissage continu et le développement des compétences, ainsi que de soutenir des routines équilibrées intégrant des activités favorables au bien-être et des pauses réparatrices. Par ailleurs, il est essentiel de garantir un accès facilité à des ressources dédiées à la santé mentale, afin d’accompagner efficacement les salariés dans la préservation de leurs capacités cognitives.

Burnout et stress au travail

Il est rare qu’un salarié ne ressente pas, au moins ponctuellement, un certain niveau de stress au travail. Un stress modéré peut même constituer un facteur de motivation et d’amélioration de la performance. Cependant, lorsqu’il devient excessif, il engendre des effets néfastes sur la santé et le bien-être. Selon notre enquête, plus de 45 % des salariés déclarent éprouver du stress la plupart du temps au travail. Ce taux est particulièrement élevé chez les collaborateurs exerçant des activités à risque, tels que les conducteurs de véhicules ou les opérateurs d’engins lourds (53 %), ceux travaillant en extérieur (51 %), les professionnels impliqués dans la santé et la sécurité (51 %), ainsi que les salariés cumulant plusieurs emplois (51 %).

Plus de 45 % des salariés déclarent éprouver du stress la plupart des jours au travail. Ces taux sont particulièrement élevés chez :

53 %

des salariés qui conduisent des véhicules ou des équipements lourds.

51 %

des salariés qui travaillent à l’extérieur. 

51 %

des salariés occupant un poste impliquant des responsabilités en matière de santé et sécurité.

51 %

des salariés qui cumulent plusieurs emplois

À l’instar d’autres problématiques de santé mentale, le stress a des répercussions significatives pour l’entreprise. Le burnout constitue une cause majeure de turnover et de désengagement , 62 % des salariés en recherche active d’emploi qui déclarent ressentir du stress la plupart des jours. Au-delà des risques accrus de rotation du personnel et des difficultés de recrutement, les organisations peuvent également observe augmentation de l’absentéisme, des erreurs opérationnelles, des accidents du travail ainsi que des coûts liés aux indémnités santé.  Dans de nombreuses entreprises, une forte hausse des arrêts de travail de courte durée pour raisons de santé mentale a été constatée, se plaçant au second rang après les congés maternité.

Pour accompagner efficacement la gestion du stress, les entreprises peuvent mettre en œuvre plusieurs leviers : promouvoir un équilibre sain entre vie professionnelle et vie personnelle, offrir des modalités de travail flexibles, identifier et traiter les problématiques liées à la charge de travail, proposer un soutien en santé mentale ainsi que des formations à la résilience, et cultiver une culture d’entreprise inclusive et bienveillante. Par ailleurs, de plus en plus d’entreprises encouragent les salariés à limiter l’accès aux outils professionnels en dehors des heures de travail, que ce soit la nuit, le week-end ou pendant les congés, afin de préserver des pauses mentales indispensables au maintien de la santé et à la prévention du burnout.

L’argument économique en faveur de l’investissement dans la santé mentale

Au-delà des considérations éthiques, il existe des arguments économiques solides en faveur de l’investissement dans la santé mentale des collaborateurs. À l’échelle mondiale, la dépression et l’anxiété engendrent un coût estimé à environ 1 000 milliards de dollars par an en pertes de productivité, avec 12 milliards de journées de travail perdues chaque année en raison de troubles de santé mentale, selon l’Organisation mondiale de la Santé. Par ailleurs, au moins une personne sur huit dans le monde est concernée par un trouble de santé mentale.

La dégradation de la santé mentale se positionne au deuxième rang des risques liés au capital humain pour les entreprises, juste derrière le leadership inefficace, selon les professionnels des ressources humaines et du risque interrogés dans le cadre den l’étude People Risk 2024 de Mercer Marsh Benefits. En proposant des avantages sociaux spécifiquement dédiés à la santé mentale, les organisations peuvent non seulement renforcer l’engagement et la fidélisation des salariés, mais aussi réduire les coûts liés aux soins de santé et aux indemnités, tout en améliorant la résilience et la réputation de l’entreprise.

Par exemple, les dépistages en santé mentale, permettant d’identifier précocement des problématiques potentielles, sont perçus comme le troisième avantage le plus apprécié par la génération Z et le quatrième par les Millennials, selon l’enquête Santé à la carte 2025 de Mercer Marsh Benefits. Pour ces deux générations, ce type d’avantage est valorisé davantage que des prestations telles que la couverture totale des consultations médicales courantes ou encore les formations aux nouvelles compétences et technologies.

Les salariés souhaitent pouvoir accéder à un soutien adapté : la majorité de ceux confrontés à des difficultés de santé mentale cherchent à bénéficier d’une prise en charge, d’un accompagnement ou optent pour l’auto-traitement. Seuls 6 % des salariés ayant déclaré avoir besoin d’aide pour faire face à l’anxiété ou à la dépression indiquent qu’ils ne solliciteraient aucune forme de prise en charge. Fait notable, 17 % d’entre eux mentionnent qu’ils consulteraient l’intelligence artificielle générative ou Internet pour s’informer ou s’auto-traiter. 

Conclusion

La Journée mondiale de la santé mentale nous rappelle l’importance de faire de la santé mentale une priorité quotidienne au travail. Investir dans le bien‑être des salariés est autant une obligation morale qu’une décision stratégique, qui peut être le fondement d’un environnement de travail plus sain et plus heureux.

Mercer Marsh Benefits soutient vos initiatives en santé mentale

Mercer Marsh Benefits encourage les entreprises à revoir et renforcer leurs politiques et offres en matière de santé mentale. Nous accompagnons nos clients dans leur engagement continu en faveur du bien‑être des salariés, en reconnaissant l’importance de la Journée mondiale de la santé mentale mais aussi le besoin d’un soutien au quotidien.

Nos programmes et solutions d’avantages sociaux sur mesure et innovants comprennent :

  • Des stratégies pour réduire l’isolement social et le déclin cognitif
  • Des approches de mitigation des risques liés à la santé mentale
  • Des outils et ressources numériques en santé mentale, y compris enquêtes de bien‑être et évaluations de la sécurité psychologique
  • Une évaluation/implémentation de programmes d’aide aux salariés (EAP) et solutions complètes en santé mentale
  • Des formations pour les managers afin de repérer et soutenir les besoins en santé mentale
À propos du ou des auteur(s)
Peter Rutigliano

is the leader of the US Behavioral Health Practice at Mercer which supports organizations in managing and measuring the mental health needs of their employees.

Camille Mosse

is a business director at Mercer France and has an in-depth knowledge of Health and Welfare programs in companies, as well as the legislation governing them.

Lewis Garrard

is Partner and Practice Leader for Mercer’s Career business in Asia. He is a thought leader and a speaker in key areas of people science. HR data, employee engagement and leadership.

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