Décryptage Mercer.
Bonjour à toutes et à tous.
Nous sommes ravis de vous accueillir aujourd'hui pour ce nouvel épisode de notre série Décryptage Mercer.
Je suis Magali Francisco, chargée de projet marketing chez Mercer.
J'ai le plaisir de vous accompagner aujourd'hui pour décrypter le sujet des restructurations.
Pour en parler, nous recevons Yannick Egnongo, spécialiste des activités de restructuration et consultant senior au sein du département Fusion et Acquisition chez Mercer.
Bonjour Yannick.
Bonjour Magali.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, peux-tu, nous rappeler ce qu'on entend par restructuration et à quoi cela fait référence ?
Bien sûr.
La restructuration est une opération de gestion mise en œuvre par un employeur.
Elle consiste à réorganiser une entreprise en fonction d'une stratégie ou de la conjonction.
Il existe plusieurs stades en fonction de la gravité de la situation pour l'entreprise.
Par exemple, dans le cadre d'une sous-performance économique passagère qui nécessite des mesures de redressement, ou alors dans le cadre de difficultés économiques et financières plus durables, dont l'issue est incertaine.
Il faut préciser qu'en France, le terme restructuration est généralement employé pour évoquer une réduction des effectifs, suivant par exemple un rachat, une fusion, une réorganisation ou encore, une évolution de la stratégie d'entreprise.
Merci pour ces précisions, Yannick.
Sans trop rentrer dans les détails techniques, quelles sont, selon toi, les bonnes pratiques pour mener à bien ce type de projet ?
D'abord, il faut rappeler qu'il n'existe pas une seule méthode de mise en œuvre et de conduite d'un projet de restructuration sur le plan RH.
Ceci dit, aucun projet ne peut débuter si l'entreprise n'a pas une vision claire de ces enjeux stratégiques et financiers.
Chez Mercer, nous débutons généralement ce type de projet par un audit organisationnel avec les dirigeants de l'entreprise.
Ce qui va nous permettre de mieux appréhender leurs objectifs en termes de développement des activités et de réduction des coûts.
On analyse alors les besoins en effectifs et en compétences de chaque département à deux, trois ans.
La deuxième étape est une étape de conception pendant laquelle nous allons définir la stratégie sociale.
De manière concrète, à la fin de cette étape, on saura si l'entreprise mettra en place un nouveau plan de mobilité ou de reclassement professionnel ou encore, procédera à une réduction d'effectif via une rupture conventionnelle collective, un plan de départ volontaire, un plan de sauvegarde de l'emploi, voire une cessation d'activité.
La troisième étape correspond, quant à elle, à l'exécution du projet en fonction de la stratégie qui aura été préalablement définie avec le client.
Par exemple, dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi, c'est pendant cette étape que Mercer rédigera les supports juridiques obligatoires avant validation par le cabinet d'avocats.
Enfin, la dernière étape est celle de l'évaluation.
Il s'agit tout simplement de suivre l'évolution du projet dans le temps et de s'assurer du bon déroulement des actions, notamment le reclassement des salariés et des salariés protégés.
Merci pour tous ces détails, Yannick.
Tu parlais d'accompagnement aux négociations dans l'une des phases.
Peux-tu nous éclairer sur le rôle du CSE dans ce type de projet ?
Absolument Magali.
Le Code du travail prévoit que dans les entreprises d'au moins 50 salariés, le CSE soit régulièrement consulté sur les orientations stratégiques de l’entreprise, sa situation économique et financière, ou encore sa politique sociale et les conditions de travail des salariés.
Le CSE doit également être informé et consulté sur les questions liées à l'organisation, la gestion générale de l'entreprise et notamment sur les opérations de type M&A.
C'est en ce sens que le CSE est un acteur majeur des opérations de transformation.
Pour mieux comprendre, peux-tu nous donner un exemple concret d'une opération où le CSE joue un rôle clé justement ?
Lorsqu'une restructuration dans une entreprise d'au moins 50 salariés implique dix licenciements collectifs pour motif économique sur 30 jours, le CSE doit être informé et consulté.
Sauf dans le cas où un accord collectif a été conclu sur certains points.
Le délai de cette consultation tient compte de l'ampleur du projet de licenciement.
On parle de deux mois lorsqu'il concerne 10 à 99 licenciements, trois mois lorsqu'il concerne 100 à 249 licenciements ou encore, quatre mois s'il concerne plus de 250 licenciements.
Dans tous les cas, il doit se réunir au moins deux fois.
Ce qu'il faut retenir en définitive, c'est que le CSE joue un rôle encore plus crucial quand la transformation a un impact sur les effectifs.
Car c'est lui qui représente les intérêts des salariés.
Merci. C'est très clair.
Au regard de ces enjeux, j'imagine qu'il existe des alternatives à la mise en place de projets de restructuration au sens de licenciement économique, n'est-ce pas ?
Tout à fait. C'est pour cette raison que la première étape de conception du plan nous permet de parcourir avec le client les alternatives possibles.
Parmi les alternatives au PSE, on peut évoquer la mobilité géographique sur un autre site ou le reclassement interne, la révision du modèle organisationnel ou encore, la réorganisation du travail via la mise en place d'un accord de performance collective par exemple.
Enfin, il existe aussi des dispositifs légaux de transition emploi-retraite qui peuvent satisfaire les employés seniors.
Ils comprennent notamment le rachat de trimestres financés par l'employeur, la retraite progressive qui démarre deux ans avant l'âge légal de départ à la retraite, ou encore le mécénat de compétences dans des associations.
Toutes ces mesures permettent de concilier les objectifs personnels des seniors et ceux de l'entreprise.
Merci Yannick. Dernière question.
Quelle est selon toi la valeur ajoutée de Mercer dans le cadre d'une restructuration ?
Bonne question.
Mercer dispose d'une expérience de la restructuration RH et a développé un écosystème que nous mettons à disposition de nos clients.
Il y a dans cet écosystème des avocats en droit social et en droit des procédures collectives, ainsi que nos sociétés sœurs du groupe Marsh McLennan.
D'un côté, nos collègues d'Oliver Wyman accompagnent nos clients dans la définition des réorganisations et leur mise en œuvre.
Leurs dues diligences sectorielles et organisationnelles permettent aux entreprises d'identifier leurs opportunités de marché ou de réduction des coûts.
Ou a contrario, de les conforter dans l'idée que la vente ou la liquidation sont les seules voies possibles.
De son côté, Marsh intervient de façon opérationnelle dans les restructurations par la mise en place de solutions destinées à améliorer la situation de trésorerie, la réalisation d'économie sur les programmes d'assurance ou encore, la réalisation d'audits sur les risques environnementaux de la société en restructuration.
Nous sommes donc capables d'accompagner une opération de restructuration de bout en bout grâce à la diversité de nos compétences.
C'est très clair.
Un grand merci à toi Yannick de nous avoir permis aujourd'hui de mieux comprendre les contours et les objectifs d'un projet de restructuration.
Avec plaisir.
Si vous avez des questions ou si vous souhaitez contacter Yannick, rendez-vous sur notre site www.mercer.com, dans la rubrique Contact.
À très bientôt.
Décryptage Mercer.