Enquête Mercer sur la rémunération des salariés en France en 2023 

Face à une inflation qui perdure, un ralentissement de l’économie et une guerre des talents toujours aussi tendue, Mercer, spécialiste du conseil en Gestion des Talents, dévoile aujourd’hui les résultats de son enquête « Total Remuneration Survey » (TRS)* portant sur les niveaux de rémunération en 2023 ainsi que les budgets d’augmentation 2023-2024 en France (816 entreprises participantes).

 

Focus sur l’égalité salariale : le secteur pharmaceutique et celui de l’énergie sont les derniers de la classe

L'enquête France « Total Remuneration Survey » de Mercer fournit toutes les données nécessaires au calcul de l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes grâce à l'analyse Pay Gap Detector**.

Pour 2023, l’enquête observe un écart moyen de 5,5% dans les différents secteurs d’activité étudiés.

Ce chiffre est ensuite ajusté en fonction de plusieurs facteurs objectifs tels que l'expérience générale (basée sur l'âge), l'ancienneté dans l'entreprise, le fait d'être nouvellement recruté, la famille d'emploi, le grade ou la classification professionnelle. Sur la base de ces critères, l’écart salarial se réduit à 2,3% (entre une femme et un homme à situation égale dans l’entreprise).

On note également qu'en France, en 2023, la répartition des genres dans les entreprises n'est pas encore égalitaire, avec 37% de femmes contre 63% d'hommes salariés, tous secteurs confondus.

L'industrie du commerce de détail et de gros affiche l'égalité salariale la plus favorable, avec l'écart « ajusté » le plus faible (médiane de 1,3%). A contrario, la plus forte disparité est observée dans les secteurs pharmaceutiques et de l’énergie avec des médianes respectives à 2,3% et 2,8%.

L’enquête constate que cet écart fait partie des principales préoccupations des entreprises pour 2024 qui se préparent à la transposition de la nouvelle directive européenne sur la transparence des rémunérations d’ici le 7 juin 2026.

 

Les avantages sociaux au cœur des stratégies de recrutement et de rétention des talents

Face à la pénurie de talents et aux budgets tendus pour 2024, les entreprises n’ont pas d’autres choix que de revoir leur politique de rémunération et leur package d'avantages sociaux pour rester attractives sur un marché du travail de plus en plus compétitif.

Le salaire reste un facteur décisif dans la prise de décision, mais d'autres leviers tels que le bien-être au travail, la flexibilité et l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle doivent aussi être pris en compte.

On constate également que les entreprises mettent désormais l'accent sur d'autres avantages tels que les primes d'ancienneté (59%), les primes de cooptation (52%), la formation (51%), les congés supplémentaires (50%) et les comptes épargne-temps (49%).

« L’année 2023 a été marquée par une hausse élevée des salaires de base en lien avec l’inflation 2022 et les estimations 2023 au moment des NAO mais aussi par la compétition entre les sociétés pour retenir et attirer les talents. Dans cette optique, les sociétés n’hésitent pas à ajouter des dispositifs en lien avec la qualité du travail (congés supplémentaires, télétravail…), la formation et à déployer des mécanismes de cooptation », explique Cyrille Bellanger, Directeur Conseil en Rémunération chez Mercer France.

 

Que faut-il retenir des budgets d’augmentation 2023-2024 en France ?

Les budgets d’augmentation réalisés en 2023 (médiane à 4,95%) sont finalement largement supérieurs à ceux annoncés en 2022 (médiane à 3%) et ont été attribués de façon équivalente sur l’ensemble des catégories professionnelles. Une sélectivité a néanmoins été maintenue pour 32% des entreprises qui déclarent avoir procédé à des augmentations individuelles, principalement pour les cadres et les cadres supérieurs.

Selon les prévisions de l'enquête pour 2024, une augmentation d'environ 4% (en médiane) est prévue pour l'ensemble des fonctions et catégories professionnelles.

Pour compléter ces données, Mercer produit également une enquête annuelle dédiée aux Négociations Annuelles Obligatoires et à la Prime de Partage de la Valeur. Elle permet aux directions des ressources humaines et leurs dirigeants de suivre tous les mois l’évolution des NAO avec en ligne de mire l’objectif de trouver des solutions pour remédier à la baisse importante du pouvoir d'achat des salariés. Cette enquête a été lancée en octobre 2023 et se poursuivra jusqu'en mars 2024. Mercer constate pour l'instant que les budgets d'augmentation pour 2024 se situent également autour d’une médiane de 4%.

* Méthodologie :

L’enquête annuelle TRS (Total Remuneration Survey) de Mercer est la source la plus importante et la plus complète de données sur le marché des rémunérations et des avantages sociaux au monde avec 46 000 entreprises participantes en 2023, couvrant plus de 20 000 000 de titulaires de tous niveaux dans plus de 140 pays.

816 entreprises (+25% de participants depuis 2021 ; +74% depuis 2014) ont répondu à l’enquête TRS France 2023 couvrant 320 000 titulaires (vs 270 000 en 2022). Les 4 secteurs les plus représentés sont : Industrie (26%), Biens de consommation (19%), Sciences de la Vie (14%) et Distribution et vente en gros (10%).

Pour plus d’informations, cliquez ici.


** Pay Gap Detector :

Le Pay Gap Detector est une analyse approfondie basée sur les données de TRS transmises par les entreprises. Il peut être utilisé pour obtenir un premier aperçu de la situation de l'entreprise en matière d'équité salariale et de la situation du marché. À l'aide de facteurs prédéfinis, il recherche les principaux facteurs de rémunération. Il est considéré comme une première étape vers une analyse personnalisée de l'équité salariale qui offre des possibilités de mise en conformité, de remédiation, de certification, etc.